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 Encore une heure de colle...

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Katasu Marc
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Katasu Marc

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MessageSujet: Encore une heure de colle...   Encore une heure de colle... Icon_minitimeMer 10 Juil - 2:31

Aujourd'hui, nous sommes samedi, il est 8h47.

Pourquoi 8h47 ? Parce que c'est l'heure qui s'affiche sur mon réveil, tout simplement. C'est le même réveil qui me vrille les tympans toutes les cinq minutes depuis quarante-sept minutes. Je l'éteins sans cesse, poussant un grognement sourd à chaque mouvement de mon bras sur l'entité démoniaque. Nan mais ce monstre va devenir un instrument de torture, dans les années à venir ! D'ailleurs, pourquoi il sonne aujourd'hui ?

Je tourne la tête vers le lit à côté de moi. Aleksander a dû partir aux douches, il est absent. Je referme les yeux, sombrant de nouveau dans les bras de Morphée, chauds et douilleux comme ma couverture. Oui, Morphée c'est le petit nom que j'ai attribué à ma couverture. C'est original, n'est-ce pas ?

Un peu plus tard, je ne saurais dire l'heure, une vive douleur au sommet du crâne me réveille. Je me lève en sursaut, pour découvrir Von Rosen, les cheveux trempés mais habillé. Il m'a jeté un truc à la gueule, là ? Je grogne encore une fois, il s'énerve, me brandissant une feuille de convocation sous le nez.

- Putain, mais t'es con ! T'es collé, aujourd'hui, imbécile ! Il est neuf heures, là !

Je le regarde avec un air qui ne signifie rien à part "Tu m'fais chier, Von Rosen.", comme tous les jours, avant de comprendre de quoi il parle. Mais merde ! La retenue, putain ! J'ouvre de grands yeux. C'est pas sérieux, là ?! J'ai vraiment dix minutes pour m'habiller correctement, prendre un truc à manger, courir dehors pour rejoindre le lycée et monter comme un malade au deuxième étage ?! Je me laisse de nouveau tomber sur mon lit.

J'suis mort.

Après quinze secondes d'une réflexion intensive digne d'un ninja-samouraï-shao-lin-de-j'sais-pas-quoi, je bondis hors de mon lit, avec le calme d'un ruisseau ninja-samouraï-shao-lin-et-nianiania, j'enfile mon uniforme, ne prend même pas le temps d'enfiler la veste ou de lacer mes chaussures, me lave les dents et part comme une furie dehors. Je percute un première année, il tombe, tant pis. Je n'irai pas jusqu'à dire que c'est bien fait pour sa poire, de toute façon, j'ai pas le temps de m'arrêter.

Je traverse le jardin, puis la route sous l'oeil amusé des autres troisièmes années. Je suis connu pour plusieurs choses, ici, mais la première reste mon incapacité à me lever tôt. Que voulez-vous, je dois tenir ça de mon côté français, aucun japonais ne semble avoir de problème avec ça. J'arrive dans le Hall, je me jette sur le panneau d'affichage pour regarder qui sera avec moi aujourd'hui.

Oui, aujourd'hui. Je suis souvent en retenue, je prends mes habitudes !

Je constate avec une mine dépitée que je ne serais qu'avec une seule personne, une troisième année N, Kagawa Aiko, que l'on connaît pour être la présidente du Club de Journalisme, toujours avec un calepin ou autre. Moi qui pensait qu'elle faisait partie de ces élèves sages, j'ai dû me planter. Mais c'est bizarre qu'on ne soit que deux, à moins que l'autre salle ne soit pleine.

Encore endormi de partout, je bâille lourdement, puis tourne mon regard vers l'horloge.

09h11.

Une minute de retard.

Putain mais c'est quoi cette merde !?

Je jure intérieurement. Je n'aurais fait que ça, aujourd'hui. Pressé comme un citron, je galope vers l'escalier, montant les marches quatre à quatre sous les regards des professeurs qui passent par là. Eux aussi, me connaissent. Je dois être l'élève qui a totalisé le plus grand nombre de retards en une année. Ils en ont tellement l'habitude qu'ils ne me le reprochent même plus. La prof de japonais, poétique, préfère en dire que chaque être est différent,que  tout le monde n'est pas basé sur le même rythme, et que c'est cela qui fait notre charme à tous.

Quel charme, mes retards... Je vais attirer plein de belles filles, avec ça.

J'arrive au deuxième étage, devant la salle indiquée sur la fiche de convocation, puis entre sans plus de cérémonie. Le professeur d'histoire, Hirokito-sensei, me fait un grand sourire.

- Salle d'en face, Katasu... Pensez à vous acheter un réveil, au passage, vous avez trois minutes et quarante-six... non, quarante-sept secondes de retard !

Ouais, ta blague est tellement fun !

Je me retourne, claque la porte de la salle à la volée. Ce professeur m'énerve, il est celui qui m'a le plus retenu dans toute ma scolarité, et ça fait trois ans que je me le coltine. C'est donc la joie dans l'âme que j'ouvre la porte de la salle de classe en face, et soupire en voyant la salle vide, à moins que je n'aie pas fait attention à la présence de Kagawa.

Je jette mon sac sur une table, puis ma veste par dessus. Un week-end ! Nous coller un week-end ! Mais quel enfoiré, ce prof! Pourquoi pas sur une heure du prof de maths et de son haleine de sake, hein ? Je m'assois sur une table, observant la fiche d'exercices posée dessus, et pensant être seul et la seule personne parlant français de l'étage, je commence à m'énerver tout seul.

- Nan mais sérieux... Un samedi matin ! Me donner trois feuilles recto-verso sur l'époque d'Edo ! Putain, fait chier... J'serais mieux à dormir ! D'ailleurs j'ai aucune envie de faire ses exercices, vingt-cinq milles dates à noter, non merci !

Je balance la feuille dans les airs sans me soucier de l'endroit où elle compte atterrir. Le seul professeur présent pour surveiller les retenues est dans la salle d'à côté, or les deux portes des salles sont fermées, il n'a aucun moyen de m'entendre gueuler. Ni de me voir dormir sur une table dans quelques minutes, je suppose.

D'ailleurs, elle est où, Kagawa ?
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Kagawa Aiko
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MessageSujet: Re: Encore une heure de colle...   Encore une heure de colle... Icon_minitimeMer 10 Juil - 3:17

Samedi.
Je n'en revient toujours pas. Je me trouve devant la salle 208, ce petit papier à la main, mon sac sur l'épaule. Pourquoi suis-je là ? Pour le savoir, il faut revenir un peu plus tôt dans la semaine.


Mardi, 13h. Premier cours de l'après midi. Histoire. Génialissime. Bien sûr, c'est de l'ironie. Je hais l'histoire. Pas dans le sens que je ne m'intéresse pas aux événements passés, à ce qui a construit le monde tel qu'il est aujourd'hui. Je trouve ça même assez passionnant, parfois. Non, non, la raison pour laquelle cette matière me sort par les yeux, c'est surtout la manière dont on a de nous l'enseigner. Nous gaver de chose à apprendre par cœur. Sans réfléchir. Ingurgiter pour recracher sur une feuille, tel un bon petit soldat. Même si ma mémoire est plutôt bonne, ça m'agace toujours de la consacrer pour des taches robotique et sans aucun but.

Autant dire que c'est avec une tête de dix pieds de long que je pénètre dans la salle, avec autant d'enthousiasme qu'un condamné qui traverse le couloir de la Mort. Le prof des 3ème années, Hirokito-sensei, l'a bien vite remarqué.
Ah, ce prof, j'aurais tellement de choses à dire à son sujet. Si on passe sur son caractère de cochon, et le malin plaisir qu'il prend à nous mettre des devoirs à tout va, il se rattrape pas plus sur ses cours. Juste un mot : soporifique. Je ne pensais pas que c'était possible d'avoir une voix aussi monocorde que la sienne. A croire qu'il s'entraine à l'hypnose, vu le ton qu'il prend à chaque fois qu'il parle.

Bref, je pense avoir assez bien décrit mon amour pour les cours d'histoire avec ce prof. De ce fait, A peine assise à mon bureau, je commence à griffonner sur mon calepin. A peine dix minutes après le début du cours, j'ai le droit à une habituelle remarque de ce cher professeur.

- Kagawa, je peux savoir à quoi vous êtes occupée ?

J'hausse un sourcil. Réponse A, autrement dit, la vérité : « A rien vu que votre cours est d'un ennui mortel. ». Réponse B, autrement dit, le léchage de botte : « A écrire le cours voyons monsieur, quoi d'autre ? ». Ou bien réponse C :

- Je doute que tous les détails de mes faits et gestes vous regarde, sensei.

On connait plus aimable, comme manière de répondre. Mais bon, ça correspond bien à mon niveau d'agacement du moment. C'est toujours la même rengaine et ça devient lassant, à force. Du coup, le petit chauve a vu rouge. Fronçant les sourcils, il s'est approcher de mon bureau et m'a arracher mon cahier des mains.

- Je vois, à des gribouillis sans intérêt. Confisqué.

L'enfoiré. Il y a aussi des ébauches d'article là dedans, j'en ai besoin. Serrant les dents, alors qu'il retourne vers le tableau, je peste dans ma barbe. Celui-ci se retourne.

- Si ça ne vous plait pas, venez vous plaindre samedi matin. Vous êtes collée mademoiselle.


Voilà comment tout ça est arrivé. Ma première heure de colle, pour une broutille du genre. Je hais ce prof. En plus, je n'ai toujours pas récupérer mon calepin. Je jette un œil sur ma montre.
9H. Je toque à la porte. Pas de réponse. J'ouvre. Personne. Je vérifie sur ma convocation de colle. C'est à 9H10, pourtant. Je hausse les épaules et décide d'aller me chercher un paquet de gâteaux au distributeur pendant les 10min restante. Après tout, j'avais du me lever, et je n'avais pas pris la peine de prendre un petit déjeuner.

Prenant tout mon temps, je reviens au deuxième étage, devant cette même porte.
9H13. Tiens, je suis en retard. Et j'entends du bruit dans la salle. Tendant l'oreille, j'arrive à discerner quelque mots familier. « Putain ». Ca, c'est sans doute du français. Un compatriote bleu blanc rouge ? Bonne nouvelle. Un gâteau dans la bouche, je fais coulisser la porte qui s'ouvre sur une salle quasiment vide. A l'exception d'un brun assis devant, presque juste à côté de la porte, et de moi, du coup.

Une expression de surprise s'affiche sur mon visage. On est que deux ? On est pas censé être surveillé par un prof normalement ? J'en sais strictement rien, c'est la première fois que je me retrouve collée. Quelle poisse.

Je m'assois au bureau à côté de celui du garçon. Pas vraiment par choix, mais parce que c'est sur celui-ci qu'il y a des feuilles. Des exercices d'histoire. Joie ! Je jette un œil à mon voisin. Lui n'a pas de feuille. Et il me faut peu de temps avant de voir qu'elle sont par terre. Le français serait donc un rebelle dans l'âme ? Je souris à cette pensée et décider de le saluer. C'est pas parce que je suis collée que je dois oublier la politesse. Je décide de le faire en français, avec un petit sourire. Après tout, je suis assez contente de tomber sur quelqu'un qui maitrise ma langue.

- Bonjour Katasu.

Comment je connais son nom ? Katasu Marc, comment ne pas le connaître. L'histoire Von Rosen/Tanaka/Katasu a déjà fait tout le tour du lycée. Alors qu'une journaliste ne soit pas au courant est impensable.
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Katasu Marc
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MessageSujet: Re: Encore une heure de colle...   Encore une heure de colle... Icon_minitimeMer 10 Juil - 4:11

Ah, bah elle est là.

Toujours appuyé sur la table devant la porte, j'entends des pas derrière celle-ci, dans le couloir. Il s'agit donc forcément d'elle, puisque l'heure de retenue a débuté depuis deux ou trois minutes. Je garde la tête orientée vers le plafond, les yeux fermés, comme si le soleil vivant sa vie monotone derrière ce toit pout me ressourcer par... télépathie. Si déjà le Soleil connait le sens du mot télépathie. Il ne doit pas connaître grand-chose à part "brûler", "brûler" et... "faire brûler", aussi.

Marc, quand t'es crevé, tu penses à des choses louches...

Et en plus je me parle avec moi même, par... télépathie ?

La porte s'ouvre doucement. J'ouvre les yeux, sortant à moitié de mon coma-réparateur-végétatif. Plaquant ma main devant ma bouche, je lâchai un gros bâillement. J'aurais pas du sortir hier soir. J'aurais vraiment pas dû. Je tourne désormais mon regard vers la porte, observant la nouvelle venue. Comme moi et ma logique le pensions, il s'agit bien d'Aiko Kagawa avec sa chevelure châtaine et ses yeux gris. Qui d'autre, de toute façon. Je suppose qu'elle a sûrement entendu mon pétage de plombs tout à l'heure, mais comme 99.99999 % de ce lycée, elle n'a pas dû comprendre un traître mot qui sortait de ma bouche. Tant mieux, ça aurait pu être embarrassant.

Alors qu'elle s'approche pour observer les magnifiques, que dis-je ! Les parfaites fiches d'histoire sur l'Ère Edo, je suis déjà descendu de ma table chercher les miennes, qui ont volé quatre ou cinq mètres plus loin au fond de la salle. Lâchant un énième bâillement qui m'arrache des larmes sur le coin des yeux. Quelle matinée épouvantable qui s'annonce ! Matinée qui va sûrement engendrer une journée épouvantable...

Je suis tellement heureux d'être ici...

- Bonjour Katasu.

Je m'étouffe alors que j'étais encore en train de bâiller.

What ?! Elle parle français ?!

Résumons. J'ai donc pété ouvertement mon câble en face d'une salle complète de japonais purs et durs qui ne risquaient pas de comprendre un seul mot de ce que je disais - sauf peut-être "putain", les étrangers aiment bien connaître les insultes dans les autres langues - et il a fallu que CETTE fille, française en prime, et qui connaissait mon nom de famille, m'entende ! J'avais 99.99999 % de chances pour que cette fille ne comprenne rien, je viens de tomber sur le 0.00001 % qui restait !

Luckyyyy ~

Au moins, elle connait mon nom, je connais le sien, pas besoin de nous présenter, c'était déjà un peu de temps de gagné.

- Salut, Kagawa. Au fait, si ça ne te dérange pas, je préférerais que tu m'appelles simplement Marc - certes, nous sommes au Japon, mais je n'aime pas spécialement être nommé par mon nom de famille.

Mon regard se pose de nouveau sur le sujet. Une heure, six pages... C'est tout bonnement inhumain. Néanmoins, pour moi, lorsque je travaille, c'est pour tout faire, ou ne rien faire du tout.

Là, je n'ai pas envie de bosser, donc on va opter pour le côté "Ne rien faire".

M'enfin, je vais pas rester à rouiller ici pendant une heure ! J'aimerais bien discuter avec l'autre fille, Aiko, mais je ne sais pas spécialement si elle le veut, si ça se trouve elle voudra plus bosser qu'autre chose ! Je la regarde avec un air dubitatif. Avec la tête qu'elle tire devant le sujet, en fait, j'en doute.

Mais qui voudrait bosser sur un sujet de cet incapable ?!

Qui voudrait bosser sur un sujet tout court, en fait...

Je sors un petit paquet de cookies de mon sac. Je suis parti à la hâte sans rien embarquer, mais j'ai toujours un paquet de biscuits dans mon sac. En revanche, je ne sais pas de quand ils datent. On verra demain s'ils étaient encore mangeables ou pas ! J'en sors un du paquet, et le croque. Un peu de sucre, ça fait du bien.

Je regarde la jeune femme qui mange également son gâteau.

- Je ne sais pas toi, mais je n'ai pas spécialement envie de bosser, sur le coup...

J'appuie mon dos sur le mur derrière moi. Aucune envie de m'asseoir sur une chaise. S'asseoir, c'est bosser. Bosser, c'est ce que je ne veux pas faire. Donc pas de chaise collée à mon derrière merci. Je fis un mouvement de la main vers elle, la pointant de mon cookie à moitié mangé, gardant mon accent et même la langue française.

- Alors comme ça, tu viens du Pays du Vin, du Pain, de la Marseillaise et tout le tralala ? J'ai trouvé très peu de français ici, à part, euh... Nanamie, et quelques autres, par exemple. C'est une espèce assez rare dans les parages !

J'enfournais dans ma bouche le morceau de cookie qui restait.

- Tu viens d'où ?

Oui, je suis curieux. Je suis curieux et je m'assume, et je m'assume parce que je m'ennuie, je m'ennuie parce que j'ai pas envie de bosser. Bosser un samedi, c'est tabou, c'est le dernier jour de la semaine, et c'est hors-de-question que je me tue à placer et colorer des dates sur une frise chronologique. Hors-de-question.
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Kagawa Aiko
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MessageSujet: Re: Encore une heure de colle...   Encore une heure de colle... Icon_minitimeMer 10 Juil - 4:52

Je me retiens difficilement de rire quand il manque de s'étouffer. Non, non, je me moque pas, c'est juste que, c'est toujours drôle de voir la réaction de surprise des gens, je trouve. Enfin, je peux comprendre. Vu le peu de Français ici, ça a du le surprendre. Surtout que, même si j'ai pas forcément l'air japonaise, on peux pas forcément deviner que je viens de France en particulier. Occidentale, c'est au mieux ce qu'on peux déduire en me regardant. Et même si mon père est japonais, j'ai tout pris de ma mère.

Croquant dans mon gâteau sec, tout en pensant qu'il irait magnifiquement bien avec un verre de lait, j'acquiesce à la remarque de mon compagnon d'infortune.

- Ça sera Marc, donc. Je préfère aussi qu'on m'appelle par mon prénom, alors tu peux m'appeler Aiko.

Je garde ma surprise pour moi quand au fait qu'il me connaisse. Même si je suis présidente de club, pas mal d'élève s'en tape comme de l'an 40. Et c'est pas plus mal, ça me permet de rester plus ou moins incognito quand je fais des recherches.
Je baisse les yeux sur les feuilles qui trainent, et les lis en diagonale. A cet instant, mon visage doit afficher une drôle d'expression. Ce prof se fout de nous, sérieusement. C'est totalement impossible de faire son devoir en seulement une heure. C'est toujours comme ça une colle ? Enfin, au pire, si personne ne nous surveille, peu importe qu'on le fasse ou pas, j'imagine ?

Je relève les yeux vers Marc quand il s'adresse à moi. A en juger par la position nonchalante et décontractée qu'il a prise, il n'a pas l'air vraiment décider à faire ce sujet. Ça ne me motive pas à m'y mettre non plus. Surtout si il me parle, ça sera totalement mort. Au pire, qu'il aille au diable le chauve. Croquant le dernier bout de mon gâteau, je frotte mes mains l'une contre l'autre et sort de mon sac un deuxième calepin avec un crayon accroché aux spirales. J'en ai d'autre en stock, il faut pas croire, le fait que ce vieux bougre m'en ai confisqué un ne m'arrêtera pas.

- Je ne sais pas toi, mais je n'ai pas spécialement envie de bosser, sur le coup...
- En même temps, qui aurait envie, un samedi matin. Franchement...

Je soupire en pensant à l'endroit ou je me trouve. Dire que j'aurais pu dormir. La poisse. Heureusement que Marc est là. Ça fait du bien de parler un peu français, de temps en temps. Tout en gardant mon attention sur mon voisin, je commence à gribouiller un paysage, sans vraiment y prêter attention. Par automatisme, ma main bouge toute seule et je dessine.

Je l'écoute me parler avec attention, jettant de temps à autre un coup d'oeil vers lui pour lui signaler que je ne l'ignore pas, et rigole à sa remarque sur la rareté de notre « espèce ». Je crois qu'on s'est tous dis ça en arrivant ici.

- Tu viens d'où ?

Je relève la tête et commence à faire tourner mon crayon entre mes doigts, tout en parlant.

- Techniquement, d'ici. Je suis née au Japon, mais j'ai passé la plus grande partie de ma vie en France. En Bretagne, Finistère !

Au moment d'énoncer mon département d'origine, je fais un V avec mes doigts, tout en souriant largement. J'aime beaucoup cet endroit, et je suis toujours assez fière d'en parler. J'en ai de bons souvenir. Reprenant mon petit manège avec mon crayon, je lui m'apprête à lui retourner la question.

Mais la porte qui s'ouvre à la volée me coupe dans mon élan, me faisant sursauter et tomber mon crayon par la même occasion. C'est le chauve qui débarque.
Merde. Il me manquait pas celui là. Il détaille Marc et semble ne pas vraiment apprécier sa position, mais se retourne vers moi avec un grand sourire. Le salaud, ça doit bien le faire jubiler de m'avoir mis ma première heure de colle, hein.

- Katasu, Kagawa, comme vous vous en doutez, je veux que vous me rendiez ce devoir à la fin de l'heure. Sinon, vous pouvez déjà préparer vos réveils pour le weekend prochain.

Il rigole là j'espère. Je le dévisage, avec un tête plus que blasée. En fait, il nous aime et veux nous voir tous les weekend, c'est ça ? On aura jamais fini son truc, c'est couru d'avance. Ravalant mon exaspération, je tente de parler le plus calmement possible.

- Monsieur, je doute qu'on ai le temps en juste une heure.
- Ça, ce n'est pas mon problème.

Je vais le tuer. Si je trouve un objet contondant, je le tue. J'ai le droit ?
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MessageSujet: Re: Encore une heure de colle...   Encore une heure de colle... Icon_minitimeMer 10 Juil - 6:04

J'acquiesce quand elle parle. C'est vrai, qui aimerait bosser un samedi ? Surtout pour de l'histoire ? Personne, sauf le professeur en lui-même, apparemment. Alors que je continue à rattraper mon petit-déjeuner à l'aide de ces petits biscuits à pépites, j'observe Aiko qui semble dessiner quelque chose sur son calepin. La feuille est en paysage, elle dessine de grands traits. Ne pouvant pas voir ce qu'elle fait de là où je suis, j'en déduis seulement qu'elle dessine bel et bien un paysage.

Elle répond à ma question sur ses origines en riant. Du Finistère ! Une Bretonne ! J'ai déjà passé quelques jours à Crozon, au Sud de Brest, mais sûrement pas assez de temps pour découvrir cette belle région que tous les Français semblaient aimer. J'allais lui dire en réponse que je ne viens absolument pas de la même région quand la porte s'ouvre à la volée et que le petit chauve débarque dans la salle, dardant son regard pervers et sournois sur moi, fronçant les sourcils à la vue de ma position contre le mur, puis vers Aiko qui dessine nonchalamment.

Celle-ci, surprise, lâche son crayon. Hirokito-sensei sourit puis nous dit... Qu'on doit rendre cette feuille à la fin de l'heure ?! Je m'en doutais, c'était même évident, mais... Nous recoller ensuite?! La colère et l'agacement me prennent, j'ai envie d'apostropher violemment ce nain pour lui apprendre la politesse ou un truc du genre.

Juste histoire qu'il ferme sa grande gueule.

Aiko annonce calmement que, quoi qu'il advienne, nous n'aurons pas le temps de terminer, mais celui-ci, avec un sourire grandissant, réplique que ce n'est pas son problème. Nos deux regards se croisent, tandis que je peux percevoir briller dans ses yeux la même lueur qui se promenait dans les miens.

Je vais faire un meurtre.

Un sourire se forme sur mes lèvres à mon tour. Non, je vais pas le tuer. Je vais me comporter en tant qu'élève de la section Spéciale. C'est rare que je fasse ça, mais c'est toujours assez amusant de voir les profs abasourdis devant moi, devant mon comportement de N qui change radicalement pour passer du côté des pourris-gâtés exigeants et sans limite.

Tu veux jouer ? On va jouer !

Je m'approche d'Aiko, près d'elle, ramasse son crayon tombé au sol, et lui le pose dans sa paume ouverte, resserrant mes doigts autour des siens et la regardant avec ce regard déterminé pour qu'elle comprenne.

Prêtes-toi au jeu, Aiko... Prends une position, fais quelque chose qui va le saouler encore plus, montre lui que tu t'en fous, je sais pas, moi...

Je retourne à ma place initiale, contre le mur. Ses yeux exorbités au regard outré se posent sur moi, tandis que je le vois fulminer sur place de se faire ignorer de la sorte. Oui, le silence est le plus grand des mépris, par contre, ce n'est pas le seul qui existe. La provocation en était un qui marchait avec lui. Ce n'est pas sympa, mais il faut le pousser à bout pour qu'il craque.

- Ka... Katasu ! Vous devriez vous mettre au travail immédiatement.

Je me gratte le menton avec le bout de mes doigts, bâillant une fois de plus assez ostensiblement.

- Vous comptez revenir la semaine prochaine, c'est ça ?

Un léger rire narquois s'échappe de mes lèvres. Maintenant, Marc, le S à caractère de N aller passer à Marc, le S au caractère de S. Il ne le faisait pas souvent, mais c'était amusant.

- Et pourquoi pas ? Par contre, si ça vous dérange pas, décalez la colle à onze heures, parce que là... J'suis pas en état de bosser. J'ai la dalle, j'me suis pris un réveil dans la gueule par Aleksander par votre faute et en plus je suis crevé. J'ai toujours dit que les profs d'Hichi étaient des incapables, alors bon...

Son visage se décompose sous mes yeux. C'est beau, c'est même magnifique. Les profs ne sont jamais habitués à m'entendre parler comme ça, d'une manière hautaine, supérieure, autoritaire. Je ne le suis pas naturellement, mais c'est si simple de l'imiter !

- Katasu ! Je...

Un léger sourire se forme sur mes lèvres. Sa carapace d'autorité se craquelle doucement... Je sais comment ça va se terminer. La réaction ne se fait pas attendre pour qu'il nous foute la paix.

- Kagawa, Katasu ! Terminez les fiches ! Maintenant !

Ses petits poings tremblant d'une colère mal contrôlée, le japonais ne dépassant pas le mètre soixante tourne les talons, puis sort de la salle, rouge comme un poivron, énervé et vexé d'avoir été traité de la sorte par un gamin de plus de trente-cinq ans son cadet.

Lâchant un grand rire quand le bruit de la deuxième porte se fit entendre, je tape sur la table comme sur un tambour, hilare, puis repars voir Aiko.

- Voilà ! Je le connais, je sais que quand il verra qu'on a rien foutu, il nous les donnera en devoirs pour la semaine prochaine, mais comme on a le cours, ça va être plus rapide dans les chambres qu'ici ! Puis oublie son histoire de retenue la semaine prochaine, je pense pas qu'il avait avoir envie de nous recroiser un samedi de sitôt !

J'ai repris mon attitude normale, allant même jusqu'à rire d'une manière légère de la situation. Ce prof est tellement simple ! Même pas besoin de le tuer, il s'est tué tout seul !
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MessageSujet: Re: Encore une heure de colle...   Encore une heure de colle... Icon_minitimeMer 10 Juil - 6:40

Alors que je cherche des yeux un objet quelconque à balancer à la gueule du chauve sur un accès de colère, le silence tombe dans la salle. Espérant sans doute qu'on se mette à travailler, et constatant que ce n'est pas le cas, le vieux japonais commence à s'exaspérer tout seul. Son visage tout rond commence déjà à prendre des couleurs. Tant pis pour lui, je n'ai franchement pas l'intention de faire son fichu truc. Et ça n'a pas l'air d'être l'intention de mon voisin non plus.

D'ailleurs, Marc, avant que je n'ai eu le temps de le faire, me ramasse mon crayon et se met à me fixer... bizarrement. Gênée de ce contact visuel un peu trop insistant, le rose me monte automatiquement aux joues. Et merde. Le pire, c'est que ça peut être mal interpréter. Je déteste ça, surtout quand ça me prend sans aucune raison apparente.
Enfin, pour en revenir au jeune homme qui me toise, j'ai l'impression qu'il essaye de me dire quelque chose. Mais quoi...? Aucune idée. Je baisse les yeux sur mon crayon dans ma paume. C'est pour que je le tue ? C'est pour ça qu'il me l'a ramassé ?
Je balaye vite fait les quelques images de meurtre sanglant qui trottait dans ma tête et me décide à attendre. J'agirais quand je comprendrais ce qu'il veux de moi. Pendant ce temps, croisant les jambes, je reprend mon dessin en ignorant complètement le petit chauve qui est maintenant en train de s'énerver contre mon compatriote.

Je garde quand même un œil sur Marc, l'observant discrètement. Lui semble s'amuser, et rentre bien vite dans un jeu de provocation. La première chose à laquelle j'ai pensé, c'est qu'il était plutôt téméraire pour se dresser comme ça devant une figure d'autorité. Ça m'étonne un peu sur le coup. Comme ça, il a l'air assez calme. A la limite un peu je-m'en-foutiste. Alors c'est assez étonnant de le voir se foutre ouvertement du prof. Tournant la page sur mon calepin, je me met d'ailleurs à faire une caricature de ce cher enseignant d'histoire. Un grand sourire aux lèvres, je prend un malin plaisir à dessiner sa face renfrognée, marquée par la colère et l'incompréhension. Je me retiens même de rigoler devant cette scène.

C'est une fois le petit chauve parti, vexé et humilié, que j'explose d'un rire cristallin. Quel spectacle ! Finalement, je ne regrette pas d'être venue ! Par contre, je pourrais plus jamais garder mon sérieux en face de lui, impossible. Marc me rassure ensuite sur le fait qu'on ai pas besoin de bosser, ce qui me fait franchement souffler. Disons que je n'avais pas spécialement envie d'enchainer les heures de retenue. J'ai déjà bien assez de boulot comme ça.

Plantant mes yeux gris dans ses iris émeraudes avec un sourire rayonnant, je reprend en français :

- T'as l'air de t'y connaître. Tu es souvent collé ?

Contrairement à moi qui, toute seule, aurait surement fini par me plier aux ordres de ce vieux chauve, et aurais travailler d'arrache pied pour son plaisir sadique. Je pense que sur ce coup, je peux bien le remercier.

- En tout cas, c'était vraiment hilarant à voir. Du coup, j'ai pas pu m'empêcher...


Ne finissant pas ma phrase, je me contente de lui tendre mon carnet pour qu'il puisse admirer mon chef d'œuvre. J'en suis assez fière, il est plutôt ressemblant. Rien que de repenser à la scène, j'en rigole encore.
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Katasu Marc
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MessageSujet: Re: Encore une heure de colle...   Encore une heure de colle... Icon_minitimeSam 13 Juil - 0:30

Je ne peux pas m'arrêter de rire. Je sais que je vais avoir des représailles de la part de cet homme, sûrement sur un de mes futurs devoirs ou autre, mais j'en ai rien à battre. Après tout, je bosse toutes les autres matières, donc une sur dix, ça fait pas grand chose, surtout que je suis en S. Je fais toujours attention à avoir la moyenne d'histoire, mais ce prof me fout des bâtons dans les roues chaque année. Heureusement pour moi, c'est la dernière année à supporter avec ce petit japonais joufflu.

Aiko semble assez contente de ne pas avoir à faire le travail ; je la comprends, autant dire que faire les trois pages recto-verso plus l'expression écrite résumant l'époque d'Edo, autant dire qu'en trois heures sans avoir les informations nécessaires, donc ressorties de tête, en trois heures, c'est déjà compliqué de le faire en trois heures, mais si on en a qu'une, c'est limite la fin du monde, surtout avec ce prof particulièrement sadique. Mais le sadisme, tous les professeurs d'histoire semblaient le connaître, en fait.

Je me souviens de sa réaction quand je lui ai rendu son stylo. Elle a brusquement rougi, peut-être a-elle mal interprété mon regard, ou juste mal compris ? La deuxième solution semble être la meilleure. En tout cas, elle a inconsciemment fait ce que j'attendais d'elle, c'est-à-dire ignorer le professeur, puisqu'elle s'est remise à dessiner sans faire attention à personne.

- T'as l'air de t'y connaître. Tu es souvent collé ?

Ah ! La question ! Celle qu'on me pose souvent le samedi, donc à quasi-toutes mes heures de retenue. Je ris encore une fois, puis lui réponds avec un grand sourire.

- Souvent ? Au moins une fois par mois ! Ils me collent parce que je fous pas grand-chose pendant les cours, la plupart du temps je dessine, d'ailleurs ils arrivent à se demander comment j'ai fait pour débarquer en S avec le concours d'entrée. Je crois que je devrais me poser la question aussi. Dans le fond, ils doivent m'aimer pour vouloir me revoir le samedi, non ?

Bon, apparemment, selon ces mêmes professeurs, j'aurais du potentiel si je le mettais à exécution. Mais je préfère de loin dessiner quelques personnages fantaisistes sur les marges de mes feuilles plutôt que de me casser la tête avec tous ces kanji de malheur à mettre à droite des marges en question, même si sur mes feuilles, les marges n'existent plus vraiment. Je crois que ma plus belle marge, c'est une famille de pandas de la WWF avec une écriture assez graffiti en dessous. Oui, je m'ennuie à ce point.

Ma camarade de retenue me tend son cahier avec un sourire. Une belle caricature du professeur y est représentée, ses traits sont exagérés, et évidemment, comme toujours, il tire la tronche. J'explose de rire et m'exclame.

- 'Tain, c'est hyper ressemblant ! ... Je crois qu'il n'a jamais été aussi beau de sa vie que sur ce dessin ! Tu dessines bien  !

Je m'assois sur la table jouxtant celle de la jeune femme. Il nous restait encore minimum quarante-cinq minutes de retenue à tuer, de quoi va-t-on parler durant tout ce temps ? Du temps qu'il fait dehors ? Pas très inspiré sur la question, je reprends le sujet que nous avions avant que ce goujat ne rentre dans la pièce.

- C'est bien le Finistère, j'y suis déjà allé plusieurs fois ! Il fait assez frais tout l'année, c'est agréable. Moi je viens de Chamonix, en Haute-Savoie, c'est la "Ville du Mont Blanc", tu vois ?

Difficile de ne pas voir, le Mont Blanc est tout de même mondialement connu, et en général, une bonne partie des français savent que la ville de Chamonix-Mont-Blanc est justement fichue sur cette montagne, mais vu le nom de la ville en question, ce n'était pas vraiment vraiment compliqué.

- En hiver, 'fait vraiment froid, là-bas, surtout avec toute la neige qui y tombe. Mais c'est assez drôle quand même, on faisait de la luge dans la rue avec ma sœur.

Je replonge un instant dans ces souvenirs. Il me paraissent lointain, et pourtant, je ne devais pas avoir plus de douze ans quand nous le faisions encore. Quoique, j'en ai désormais dix-huit, donc ça fait tout de même six bonnes années en arrière.

J'ai bien envie de lui poser une question, par simple curiosité, et ne me fais pas attendre pour le faire.

- Dis moi, pourquoi tu es revenue au Japon si tu vivais avant en Bretagne ?
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Kagawa Aiko
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MessageSujet: Re: Encore une heure de colle...   Encore une heure de colle... Icon_minitimeSam 13 Juil - 1:44

Marc semble tout prendre à la rigolade. Les heures de colle par exemple. C'est tout sourire qu'il me raconte qu'il vient tous les mois. Le pauvre, ça doit vraiment être chiant, de bousiller ses samedi comme ça. Personnellement, l'annonce de ma première heure de colle m'a un peu refroidie, je dois l'avouer. N'étant déjà pas particulièrement du genre rebelle, je dois avouer que je faisais encore moins la fière. Du coup, à l'idée de me dire que pour lui c'est tout le temps, je suis un peu impressionnée. Enfin, j'imagine qu'à force, on d'y habitue.

Surtout si les retenues se passent toujours comme ça. Au final, on va rester une heure dans une salle à papoter. C'est plutôt cool. J'écoute sagement Marc me parler de lui. Apparemment bon élève aux facilité qui lui permette de se la couler douce. Tiens, ça me rappelle quelqu'un. Je ris doucement en me disant que a me ressemble beaucoup. A l'exception que moi, je suis en N. J'aurais pu travailler plus pendant le concours d'entrée et décrocher la classe S, mais à quoi bon se casser la tête si mon absence d'effort suffisait déjà à me faire entrer au lycée -et que c'était la seule chose que je voulais-. A rien.

D'ailleurs, je me souviens, pendant cet examen, c'était l'horreur. J'avais une pression pas possible, et j'étais en plein dans des paperasses en ce qui concernait mon appartement que j'occupais après avoir quitter la maison de ma tante. Autant dire que j'étais assez peu concentrée sur mes exercices. Mais le pire, ça avait été l'entretien, une fois avoir passé les épreuves écrites. J'avais l'impression d'être à un interrogatoire, et j'avais dû me justifier sur tout ce qui m'avait amener ici. Malgré que ce sont des sujets que je n'aime pas vraiment aborder. L'horreur. Évacuant ce fâcheux souvenir de mon esprit, je reportant mon attention sur mon voisin.

- Dans le fond, ils doivent m'aimer pour vouloir me revoir le samedi, non ?

- Là, c'est même plus t'aimer, c'est te vénérer.

Je rigole alors de concert avec lui, jusqu'à ce qu'il me complimente sur ma magnifique caricature. Même si je suis assez confiante sur mes capacités en ce qui concerne le dessin, ça me gène toujours un peu de l'entendre de la bouche des autres. Me frottant l'arrière de la tête en rougissant, je me met à rire nerveusement.

- Haha, merci.

Mais pas le temps de vraiment s'étaler sur mes talents artistique -et tant mieux-, que déjà Marc se met à l'aise et... s'assoie sur la table. Sur le coup, je le regarde un peu étonnée, et me met encore à rire. C'est pas vraiment un comportement courant ici, au Japon. Ça me rappelle un peu la France, ou la société nous laisse quand même un peu plus de place qu'ici. Ça a quelque chose de... rafraichissant, en un sens.
Au final, Marc m'enlève les mots de la bouche lorsque je compte lui poser ma question d'avant l'arrivée du prof et y répond sans que j'ai rien à demander.

- C'est bien le Finistère, j'y suis déjà allé plusieurs fois ! Il fait assez frais tout l'année, c'est agréable. Moi je viens de Chamonix, en Haute-Savoie, c'est la "Ville du Mont Blanc", tu vois ?

- J'aime pas vraiment quand il fait très chaud non plus, alors cet endroit me convenait. Et oui, je connais, mais seulement de nom. J'y suis jamais allée.

- En hiver, 'fait vraiment froid, là-bas, surtout avec toute la neige qui y tombe. Mais c'est assez drôle quand même, on faisait de la luge dans la rue avec ma sœur.

- Ah, la neige, c'est pas ce qui tombe le plus souvent dans le Finistère. D'ailleurs, te moques pas mais... J'ai jamais skié de ma vie, haha !

Toujours rigolant de bon cœur, je dois bien dire que je ne m'attendais pas sur quoi aller dériver la conversation.

- Dis moi, pourquoi tu es revenue au Japon si tu vivais avant en Bretagne ?

Me stoppant presque nette, une alarme dans mon cerveau s'est mise en marche, me criant de ne pas repenser à ça. Et de dévier le plus vite possible la conversation. Je n'ai vraiment pas envie de m'étaler sur ce sujet. Alors je réponds aussi vaguement que possible, priant pour qu'il ne m'en demande pas plus.

- C'est un peu compliqué. Circonstances familiales, on peux dire.

Me forçant dans un mini sourire, je baisse les yeux sur mon calepin maintenant récupéré et me remet à gribouiller sans vraiment y penser. Malgré l'effort que j'avais fait, les mauvais souvenirs étaient quand même remontés. Et la réalité qui m'avait échapper en vivant avec insouciance tous les jours à Hichi venait de me frapper en plein visage. Ma mère est toujours là. J'ignore où, mais elle est quelque part. Et rien que de savoir ça fait remonter une boule d'angoisse de mon estomac.
Je me bat intérieurement pour que rien ne se lise sur mon visage. Pour refouler une nouvelle fois tout ça.
Et alors que je sens arriver un blanc qui allait s'avérer gênant pour nous deux, j'essaye tant bien que mal de relancer la conversation.

- Et toi ? Qu'est ce qui t'as fait quitter ta montagne ? Tu es venu avec ta sœur je crois.. Hum.. Erin, c'est ça ?
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