Le poids des mots, la force des paroles a t-elle plus de puissance que tout le reste ? Les sentiments ne sont-ils qu'une porte entravée par une clé cachée que seul eux peuvent déverrouiller ? Pendant toutes les journées de cette semaine interminable, Ciel avait eut le temps de se faire sa propre opinion à ce sujet. Et de toute évidence, elle savait que si elle en était arrivée là, c'était en partie de sa faute. La chanteuse serra le poing en regardant par la fenêtre de sa chambre, elle passa quelques doigts à l'encolure du haut pyjama donné aux hospitalisés, le trouvant trop serré, l'empêchant de respirer convenablement. On pouvait entendre le chant des oiseaux au dehors...Cela faisait bientôt une semaine qu'elle était ici, dans cette pièce qui empestait les médicaments, odeur qu'elle détestait plus que tout. La demoiselle n'avait plus le sourire, plus la pêché d'antan et la détermination. Regardant son livre de partitions posés sur ses genoux, elle soupira en le fermant afin de le poser sur sa table de chevet. La chanteuse n'avait plus rien, plus de rêves, plus d'envies, plus de raison d'être ce qu'elle était. La demoiselle aux cheveux bleu-verts ne cessait de ressasser dans sa tête, la conversation qu'elle avait eu avec Marc Katasu, le frère de sa colocataire, un garçon de troisième année en "S" qu'elle adorait, et qui l'avait abandonnée dans cette salle. Ciel n'avait pas été capable de lui dire, elle avait préféré cacher ses problèmes que de lui en parler, et voilà à quoi cela avait mené. Il avait été en colère qu'elle lui mente et qu'elle ne lui dise pas ce clairement ce qu'elle cachait au plus profond d'elle.

Mais qui serait capable d'entendre une chose pareille. Pas Aleksander qui ne lui avait pas donné de nouvelles depuis la dernière fois qu'ils avaient discutés, pas Erin, sa colocataire proche avec qui elle s'entendait et vivait une parfaite harmonie de cohabitation, pas même lui qui semblait tenir énormément à elle, comme elle tenait à lui. Et pourtant, elle avait le coeur brisé en cet instant...Ciel repensait aux dernières paroles échangées comme si tout ça n'était qu'un mauvaise rêve et qu'elle allait se réveiller d'une minute à l'autre. Assise sur le lit d'hopital, elle regarda le journal intime à la couverture rose. La dernière fois qu'elle avait écrit dedans, c'était pour parler de ce qui s'était passé dans la salle de musique, elle y avait même recensé toutes ses rencontres, et son opinion sur eux...

Quelqu'un frappa à la porte de sa chambre et n'attendit pas la réponse pour rentrer. La demoiselle releva les yeux et aperçut Ethan, son cousin, la seule famille capable d'être là pour elle, son confident principal, le seul qui arrive encore à lui faire croire que les médecins se trompent...Pourtant, maintenant, plus le temps passait et plus elle commençait à se dire qu'il ne cherchait qu'à vouloir la rassurer. Il s'avança, un sourire doux aux lèvres, et s'assit au bord du lit prenant la main de la chanteuse.

« Comment te sens-tu ce matin ma Ciel ? »
« J'ai connu des jours meilleurs...»
« Regarde, je t'ai ramené des sucettes à la fraise, je sais que la bouffe d'ici et immangeable, et je me suis dit que tes drogues préférées te remonterait le moral. »

Ethan avait toujours été très attentionné avec elle. Ciel en profita pour regarder l'ensemble de la pièce et y vit deux bouquets de fleurs, ainsi que des messages de rétablissement de la part de ses camarades de deuxième année "N"

« Ta colocataire est passée, elle m'a demandé des nouvelles, et m'a dit de te dire que tu lui manquais beaucoup ! »

Ciel rougit, et sourit tristement

« Elle est tellement adorable ! »

Ethan lui caressa la tête comme un grand frère, et déposa un baiser sur son front. Quand Ciel avait pu se rétablir plus ou moins, elle avait discuté avec son cousin de ce qui s'était passé avec Marc. Il n'avait pas eut de mal à remettre un visage sur le nom quand elle lui avait expliqué que c'était le jeune homme à qui i avait soignée la main, il y a plusieurs mois de cela. Très protecteur, Ethan était parti sur l'idée que c'était à cause de ce fameux "Katasu" que Ciel avait fait une chute, et qu'elle était si peu joyeuse. Bien que savoir que son état de santé se dégradait, ne devait pas la réjouir non plus. Il caressa la joue de la jeune femme, esquissant un léger sourire. Ils tenaient l'un à l'autre, et après tout n'était-ce pas normal ? Ils avaient été très proches pendant leur enfance, soudés, et leur ressemblance physique avait apporté la confusion autour d'eux. On les prenait souvent pour des frères et soeurs, des jumeaux. Ethan, était une personne très chère et très importante à se yeux. Et elle savait que c'était réciproque, sinon, il ne tremblerait pas en cet instant...

« Je vais te laisser te reposer, tu en as besoin...»
« Ethan...? »
« Hum...?»
« Merci pour tout, tu as toujours été là pour moi quand j'en avais besoin, je suis très fière d'avoir un cousin comme toi ! »
« Idiote, ne dis pas des choses comme ça, c'est pas comme si on allait plus se voir. »

Il déposa le sachet de sucettes aux fraises sur son bureau et lui conseilla de les planquer sous son oreiller pour que les infirmière ne les trouvent pas ! Ciel rigola légèrement, elle se rappelait que petits, ils aimaient faire ce genre de coups. Ils étaient rusés, et fourbes. Puis il partit de la pièce en prenant soin de refermer derrière lui. Encore à nouveau, elle regarda par la fenêtre, les oiseaux qui chantaient venaient de prendre leur envol. Une autre personne entra dans la chambre, Ciel planqua rapidement le sachet de sucette derrière l'oreille car il s'agissait d'une infirmière.

« C'est l'heure de votre piqure quotidienne, mademoiselle Tanaka. »

Ciel détestait ça ! Les piqures étaient vraiment une chose qu'elle n'aimait pas. Enfin elle n'avait pas vraiment le choix de toute façon. L'infirmière prit son rythme cardiaque, ainsi que sa tension du jour, et lui intima de ne pas trop se déplacer et d'économiser son énergie. La chanteuse détestait qu'on la prenne pour une faible, et en plus que cet uniforme d'hospitalisé était insupportable de part sa taille et sa couleur blanche, les remarques de l'aide soignante ne lui plaisèrent guère. Enfin, elle n'avait pas trop envie de se rebeller, ni même la force. Plongée dans cette léthargie étrange où la joie s'était évanouie. la demoiselle s'appuya contre le baldaquin du lit, en regardant fixement devant elle, se passant une main dans ses longs cheveux détachés. À part Erin et quelques collègues de sa classe, personne n'était venu lui rendre visite : ni Aleksander, ni Saya même si elle ne l'aimait pas, ni même Marc. Il lui en voulait c'était certain...et même qu'il ne voudrait sans doute plus jamais lui parler. Même si ça lui faisait mal, elle devait respecter sa décision. Au moins la mort serait moins douloureuse, elle n'avait plus grand chose à perdre.

Les heures passèrent, le soleil d'été était si présent dehors, et cela donnait réellement envie à Ciel d'aller à la plage avec Erin et ses amies de classe, ou encore de se promener à l'ombre des arbres. La demoiselle n'en pouvait plus d'être enfermée ici, elle voulait sortir, courir dans des champs, s'amuser, vivre....Oui vivre...Une chose qu'on lui avait sauvagement arraché à cause de son état de santé qui se dégradait au fur et à mesure, et elle savait qu'aucun remède ne pourrait la guérir. En d'autres termes, la fin était proche et il fallait qu'elle profite un maximum de ce qui lui restait auprès des gens qui lui était chers, et à essayer de réaliser son rêve. La chanteuse avait une mine triste quand Ethan re-rentra dans la pièce, il lui avait apporté de quoi se rafraichir, se doutant qu'elle devait crever de chaud dans sa chambre d’hôpital. La jeune femme le remercia tendrement en prenant l'une des glaces à l'eau, et se laissa envahir par la douceur sucrée du fruit à la fraise. Personne n'était venu la voir aujourd'hui, peut être que finalement les visites avaient été stoppées, ou que plus personne ne s'inquiétait pour elle, maintenant qu'elle allait un tout petit peu mieux. Ciel regarda alors son téléphone posé sur ses genoux. Pas de messages...

« Quand tu seras rétablie, je t'emmènerais à la mer, d'accord ? »

C'est comme s'il avait lu dans ses pensées et elle lui fit un petit sourire, avant de tourner son regard vers lui.

« Ethan....et si dans quelques jours...je disparaissais...qu'est-ce que tu...»
« NE DIS PAS CA ! Tu va guérir, il faut y croire...»
« Ma mère est morte de ça, Ethan ! Comment peux-tu croire encore toi que je puisse guérir, comment peux-tu croire que tout va rentrer dans l'ordre...»

Il baissa les yeux, s'approcha pour s’assoir à côté d'elle, et la serra dans ses bras tendrement.

« Parce que...je refuse de t'abandonner....»

Ciel écarquilla les yeux, sentant les larmes lui monter, elle se mordilla la lèvre inférieure pour ne pas les faire sortir, et posa sa tête contre son épaule. Il se releva en souriant et s'éloignant afin de déposer les affaires qu'il le lui avait rapporté dans un coin. Ethan, si protecteur ! Ciel l'avait toujours considéré comme un frère, et c'était son choix s'il voulait espérer une solution pour qu'elle s'en sorte, même si elle n'y croyait plus. Et dire que quand ils étaient petits de part leur ressemblance physique, on les avait pris pour des jumeaux haha ! Rien que d'y penser, ça la faisait sourire, et Ethan souffla soulagé ! Il préférait la voir sourire de cette manière que triste et toute peinée. La porte s'ouvrit alors soudainement, après que quelqu'un ait toqué à cette dernière. Ethan se retourna, et Ciel tourna son regard également vers cette dernière.

- Salut, miss, bonjour Ethan...

Ethan vint lui serrer la main comme bon gentleman qu'il était ! Il le reconnaissait, il savait que c'était un ami que Ciel avait ramené chez lui pour lui soigner la main blessée ! Ha cette affaire de verre brisé planté n'avait pas été une promenade de santé, mais au moins, il se sentait fier du résultat, car il s'en était plutôt bien tiré. Il tourna son regard vers celui de sa cousine qui semblait sous le choc. En effet, à l'instant où elle venait de poser les yeux sur le visiteur qui venait d'entrer, elle porta ses mains contre ses lèvres, n'en croyant pas ses yeux. Il était là, face à elle, comme s'il ne s'étaient jamais quittée sur de mauvaises conditions, pourtant la demoiselle ne s'était pas attendu du tout à le voir arriver, venir la voir ! Il s'approcha pour lui déposer le bouquet, et vint à ses côtés lui caresser la joue en n'oubliant pas de lui faire remarquer qu'elle lui avait manqué. La demoiselle aux cheveux bleu-verts sentit alors les larmes glisser sur ses joues

« Ma...Marc ! »

Ce n'était pas des larmes de tristesse, mais des larmes de joie, de soulagement ! Elle plongea son regard azuré dans le doux émeraude du troisième année, posant alors sa main sur celle qui avait effleurée sa joue.

« J'ai...cru...que tu...tu me détestais et que tu ne voudrais plus jamais me revoir...je suis...si...»

Ses larmes redoublèrent. Ethan se sentant un peu triste et heureux à la fois, il se passa une main dans les cheveux.

« Je vais vous laisser....vous avez sans doute plein de trucs à vous dire ! »

Il sourit avant de sortir de la chambre. Les deux étudiants étaient à présents seuls, tout les deux si proches. Ciel se sentait vraiment bien, elle avait tant eu peur qu'il ne vienne pas, qu'il n'accepte plus jamais de lui parler. La demoiselle avait eut tellement peur de le perdre. Son coeur un peu meurtri par la maladie, battait doucement, comme comblé de sa présence. Ciel tenta de calmer ses larmes, mais comme un poids dans son esprit comme dans son corps venait de disparaître, c'était tout à fait normal qu'elle craque comme elle venait de le faire. Respirant un grand coup, elle calma cette eau au gout salé, et garda ses yeux sur une des personnes qui lui était le plus chère.

« Toi aussi...tu m'as manqué ! »

Un doux sourire se dessina sur son visage alors qu'elle ne le quittait pas des yeux, comme si elle avait peur que tout ceci n'était qu'un rêve.

Marc n’avait jamais vraiment perçu la pertinence des choix de couleurs dans les hôpitaux ; un blanc éclatant, éblouissant, commun à toutes les structures hospitalières du monde entier, pourtant particulièrement tâchant dans un lieu où les fluides corporels ont justement tendance à ne pas rester à leur place. Un symbole d’hygiène mais surtout de pureté, comme le sont le vert et le bleu que l’on croise parfois sur les blouses des chirurgiens. Bleu pur, comme les cheveux de Ciel, remarqua Marc ; aucunement une coïncidence. Abattu par sa culpabilité, le garçon préférait penser à des choses triviales comme la couleur des murs, plutôt que de lever les yeux sur le regard probablement inquisiteur de Ciel. Elle devait sûrement être énervée maintenant, puisque depuis de très longues secondes, le seul son audible de la pièce était la ventilation vrombissante installée dans le plafond de l’étroite chambre attribuée à la jeune femme.

Etait-ce la température de la pièce qui avait chuté si brutalement ? Un frisson parcourut l’échine du jeune homme, dont le visage était toujours enfoui dans ses mains. Il s’était fait une promesse, des années plus tôt. Celle de protéger ceux qu’il aimait, quoi qu’il lui en coûte, et de ne jamais les abandonner. Si la promesse semblait enfantine, elle avait été prononcée par un petit garçon de 8 ans, à l’arcade ouverte et au bras cassé, qui avait tenté de protéger sa petite sœur des petites brutes du quartier. Il avait échoué, puisqu’elle avait terminé avec un œil bleui et la joue gonflée et que son sandwich avait finalement bien été volé ; mais il s’était fait la promesse de ne plus jamais laisser quelque chose de semblable arriver à qui que ce soit. Aujourd’hui, il était le type qui avait laissé tomber son amie, visiblement malade, et à cause de lui elle avait frôlé la mort de très près.

Une chaleur douce entoura la tête et les épaules du jeune homme, tellement perdu dans ses pensées qu’il mit un certain temps à comprendre. Ciel s’était levée de son lit sans un mot, sans un bruit, avait serré le garçon de ses bras et le tenait à présent contre elle, murmurant des paroles d’excuses dont Marc ne comprenait pas le but. Une seule chose importait ici.

« Ciel, tu tiens à peine debout, tu ne vas que provoquer des chutes de tensions, tu vas te faire du mal ! »

Une inquiétude brutale transparaissait dans sa voix. Inconsciemment, il avait enlacé la taille de la jeune femme et l’avait encore plus ramenée contre lui pour prévenir une nouvelle chute. Si, de loin, la proximité des deux jeunes aurait rappelé celle d’un couple, ce n’était pas le but de Marc, qui ne cherchait qu’à la retenir si elle tombait. Ciel releva la tête du guitariste, qui laissa son regard tomber dans celui, bienveillant, de son amie. Comme il s’y était attendu, elle lui avoua qu’il ne s’agissait pas que de vulgaires chutes maladroites, il existait bien un problème sous-jacent, probablement important vu la gravité de ses paroles. Si Marc se doutait de plus en plus d’un tel problème, et avait déjà entendu les rumeurs qui couraient sur les hospitalisations régulières, la confirmation d’un souci de santé grave lui donna l’impression que quelque chose s’était gelé en lui. De la peur désormais, bien plus que de l’inquiétude.

Il sursauta de nouveau au contact des lèvres de la belle sur son front. Elle l’avait embrassé ? Plus préoccupé par la nouvelle grondante que par le baiser qu’elle lui avait donné, il se releva doucement, en remontant au fur et à mesure ses mains dans le dos de Ciel pour la maintenir en sécurité au cas où elle s’évanouirait brusquement. Il était plus grand, bien plus grand qu’elle ; Marc n’avait pas la carrure d’un japonais moyen : grand, musclé sans aucune prétention grâce à ses différentes pratiques sportives, Ciel paraissait frêle à côté de lui. Il attira son amie contre lui, dans une étreinte qui se voulait rassurante. Lui, ne l’était pas du tout, mais ce n’était pas le moment de flancher.

« Dis-moi la vérité Ciel… Je sais que tu as un problème, je sais que tu es malade et c’est trop tard pour essayer de me le cacher »

Sa tête se trouvait contre celle de Ciel, dans le même axe qu'elle ; l'un face à l'autre, leurs regards ne pouvaient pas se croiser ainsi.

« Je ne suis pas en colère contre toi, nous sommes amis, tu peux avoir confiance tu sais… N’aies pas peur de me blesser, si tu ne me le dis pas je chercherais jusqu’à savoir ce qui te ronge, je t’aime beaucoup, et je n’aime pas voir souffrir les gens que j’aime… »

Et si elle se gênait de la proximité de leurs deux corps ? Marc ne cherchait pas à jouer les pervers, mais ils étaient plus proches que jamais ; les rumeurs disaient que son colocataire, le russe, avait cherché à se rapprocher d'elle (d'après Erin les moyens déployés par celui-ci étaient assez "hallucinants", de ses propres dires). Il espérait plus que jamais qu'elle n'ait pas de petit ami - des fenêtres donnant sur le couloir trahissaient leur proximité et le premier badaud du lycée qui pouvait se trouver à l'hôpital aurait été en mesure de créer un tsunami en lançant des rumeurs folles...

Marc était loin d’être un sentimental, c’était un fait. Souvent traité d’amorphe, notamment par sa sœur (qui ne le serait pas à côté d’elle ?), son côté un peu distant avait le don, dans un premier temps, d’attirer un nombre assez conséquent de filles autour de lui, mais celles-ci se rendaient bien vite compte qu’il n’était pas très… démonstratif, et ses relations amoureuses n’avaient jamais le temps de durer bien longtemps. Calme dans la majorité des circonstances, et surtout rationnel, il en fallait énormément pour troubler le jeune homme, qui voyait ce trait de caractère plutôt comme une force qu’un défaut. Et pourtant, là, tout son être résonnait d’une symphonie brutale de tambours rageurs ; peut-être même qu’il était possible pour Ciel de sentir le rythme cardiaque du jeune homme, inquiet comme jamais de la nouvelle qui s’apprêtait à arriver.

Inconsciemment, il resserra l’étau de ses bras autour de son amie. Pourquoi était-il dans un tel état ? Des tremblements vinrent lui annoncer qu’il n’était pas le seul à être bouleversé ; Ciel s’était mise à pleurer, elle serrait désormais le t-shirt du jeune homme entre ses doigts agités. Sans ajouter un mot, ses yeux inquiets rivés sur un mur qu’ils ne savaient pas voir, il lui laissa le temps de se calmer et de se lancer dans des explications douloureuses. Ainsi une maladie à dégénérescence rapide avait eu raison de sa mère, et un destin farceur avait fait qu’elle en avait hérité, à moindre dose, mais sûrement assez pour avoir l’occasion de jouer avec sa vie…

Le cœur de Marc lui donna l’impression de s’être écrasé sur le sol ; il chancela légèrement sur ses jambes, tétanisé par la nouvelle que lui avait donné Ciel. Par respect pour elle, et parce qu’elle avait du mal à terminer ses phrases à cause des sanglots, il lui laissa le temps de finir ce qu’elle comptait lui annoncer. Chacun de ses mots agissait comme un poignard sur le garçon. S’il avait connu l’abandon, il n’avait jamais fait face à la mort, lui, ou n’importe quel autre de ses proches. Ciel lui annonçait désormais qu’il n’y avait plus d’espoir pour elle, que tout avait été essayé pour la sauver. L’espace d’un instant, et pour la première fois, ses yeux s’embrumèrent légèrement. Elle allait mourir ?

« Je n’avais plus qu’à accepter mon sort et accepter la réalité… »

Le garçon avait l’impression d’avoir complètement changé de dimension. Le choc était tel qu’il avait complètement perdu la notion de l’espace et du temps.

Ciel va mourir ?

« Je vais mourir Marc… Je vais disparaître de ta vie, comme de celle de tous les autres. Je vais m’éteindre sans avoir pu réaliser mes rêves, je vais périr sans pouvoir connaître le bonheur d’aimer quelqu’un, je ne connaîtrais jamais ce qu’est de devenir une mère… Je vais m’évanouir et devenir rien de plus qu’un souvenir, j’ai accepté mon sort… »

Elle se défit de l’étreinte du garçon, le regarda dans les yeux quelques secondes avant de s’assoir. Marc, debout, était sonné comme après un coup de matraque. Quelque chose naissait progressivement en lui. Du désespoir ? De la résignation ? Non, de la colère. Un sentiment qu’il connaissait, mais pas de cette manière-là ; un ressenti inédit pour lui qui réveillait des choses qu’il ne soupçonnait même pas. Cette fille-là, Ciel, ce n’était pas qu’une vulgaire amie, qu’une fille rencontrée au hasard, non. Le désespoir de la jeune femme, qu’elle exprimait recroquevillée sur elle-même, ne faisait qu’accentuer la colère du garçon. Non, ce n’était pas une vulgaire maladie qui prendrait sa vie, hors de question !

« Je… Je suis perdue… »

Prenant une grande inspiration, le garçon s’assit contre le mur de la chambre et se mit à fixer le plafond, bien décidé à faire changer le cours des choses. Si l'annonce lui avait fait l'effet d'une bombe, il retrouva bien vite son naturel ; Marc n'était pas du genre à se laisser battre. Plus le défi était difficile, moins il était disposé à lâcher l'affaire. Une voix basse, mais forte des sentiments du garçon, s’éleva dans la pièce.

« Et si je devais mourir demain d’un quelconque accident, Ciel ? »

Les yeux toujours rivés sur le blanc éblouissant des néons froids fixés au-dessus d’eux, il saisit la main de la jeune fille et la serra entre ses doigts.

« La vie est dangereuse tu sais. Il peut tout arriver au plus sain des hommes, il peut mourir des dizaines de fois entre le moment où il se lève et le moment où il se couche. Se faire renverser par une voiture, se noyer dans la mer à cause d’une vulgaire crampe, glisser sur une flaque et se briser le cou… Chacun meurt un jour, pourtant on essaye tous de réaliser nos rêves, tu comprends où je veux en venir ? »

Il ferma les yeux et soupira doucement. Son cœur battait la chamade, mais il n’était pas temps de se préoccuper de ses petits sentiments à lui.

« Peut-être que tu as un problème que les autres n’ont pas… Mais ne te préoccupe pas de la mort. On s’en fiche de ça, réalise tes rêves comme si tout ça n’existait pas. Vis, comme si ça n’importait pas, parce que ça n’importe pas, Ciel. Dans le fond on est tous perdus, on va tous mourir alors qu'importe ! Aime, ris, sois heureuse, trouve quelqu’un pour faire ta vie comme tu en as envie. Tu ne sais pas vraiment ce que l’avenir te réserve, ne laisse pas la maladie gagner tes regrets... »

« Parfois, ce n’est qu’en perdant ce que l’on aime qu’on s’aperçoit à quel point on l’aimait », a dit Alfred de Musset, un jour. Marc n’attendrait pas jusque-là pour savoir qu’il tenait à Ciel plus qu’à n’importe qui. Il avait déjà échoué à l’aider une première fois, il n’hésiterait pas sur la deuxième ! Un sourire teinta ses lèvres.

« Je sais que c’est difficile, que tu souffres de tes allées-venues à l’hôpital, de la fragilité de ton corps. Mais moi je serais toujours là pour te rattraper et pour t’aider à être heureuse Ciel. On n’a tous qu’une seule vie, ne la passe pas à te dire que tout est perdu et à te lamenter, bats-toi ! »

Elle était là, assise sur son lit d’hôpital regardant l'homme qu'elle aimait et sa petite fille âgée de 10 ans. Un sourire doucereux sur ses lèvres, le visage déformé par la fatigue et la maladie qui la rongeait. Un oiseau passant par ici, se posa près de la fenêtre. Le cadre aurait pu être parfait si l'ambiance n'avait pas été si morne.

« Maman....? Pourquoi es-tu à l'hopital...? »

Cette question sortit des lèvres d'une enfant de 10 ans, tandis que son paternel se rapprochait pour l'enlacer dans ses bras, et caresser sa joue, un sourire triste sur son visage. Ciel, a peine âgée de 10 ans, n'aurait pas pu comprendre ce qui se passait, et si elle avait pu, elle aurait au moins sû faire quelque chose ! Elle savait qu'elle aurait pu faire quelque chose. Les médecins dans la salle leur laissèrent un moment d'intimité. Ciel s'approcha du lit comme le lui demanda expressément sa petit maman qui souriait comme si tout allait bien.

« Ecoute ma chérie, tu dois prendre soin de papa, tu comprends...maman va partir loin, très loin et ne pourra plus être là pour vous protéger tout les deux...»
« Tu vas partir ? Mais où ça ? »
« A un endroit où vous ne pourrez pas me rejoindre...ni venir avec moi...»
« Je ne comprends pas mama....»
« Ciel, tu es la prunelle de mes yeux et le fruit de mon amour. Si un jour il t'arrive de trébucher, que tout s’effondre autour de toi, et que tu sois perdue, n'oublie pas qui tu es, n'oublie pas de vivre ta vie comme tu l'entends, sans t'inquiéter du lendemain...Trouve le bonheur d'exister....»

Elle s'allongea alors, tenant la main de sa fille, une larme coulant sur sa joue, puis ferma les yeux doucement, son rythme cardiaque s'était tu, sa poitrine ne se soulevait plus sous les respirations. La mère de Ciel venait de succomber et la lueur de son regard plein de tendresse venait de s'éteindre. Quand bien même malgré que Ciel soit une enfant, elle n'en était pas moins naïve, elle comprit en cet instant en regardant le teint livide, cadavérique de sa génitrice qu'elle ne la reverrait plus jamais....Elle pleura à chaudes larmes, comme si on venait de lui voler un bonbon précieux. Les couleurs autour d'elle qui a l'habitude rayonnaient de milles feux et lumières, venaient de se ternir comme dans un mauvais rêve.

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Retour à la réalité ! la Ciel de 17 ans, regardait son vis à vis complètement tétanisé par la nouvelle. Evidemment....A quoi pensait-elle ? Qu'il allait prendre cette information comme si de rien n'était ? Pourtant en cet instant, cela aurait bien été bénéfique pour qu'elle se décide à renoncer définitivement et prendre cette solution miraculeuse qui lui permettrait de partir sans souffrances et ne pas voir sa dégénérescence. Oui car cette maladie n'avait rien de visible à l'oeil nu, mais agissait sur le comportement de l'individu. Ciel se souvenait que sa mère était presque devenu hystérique, que ses capacités motrices s'étaient estompées au fur et à mesure que la maladie grandissait. Bref, elle ne voulait faire subir cela a personne et encore moins au troisième année dont le nom résonnait dans son coeur comme une douce chaleur. Il s'était assis contre le mur, évitant son regard le plus possible. Ciel releva son regard et essuya ses larmes pour ne pas lui infliger davantage de douleur que la vérité qui avait dû le frapper au plus profond de son être. Il vint donc à répondre à ses questions par des paroles pleines de sens en commençant par une question des plus rhétorique. Et s'il mourait demain ? Ciel ne le supporterait pas.

Cette question fut comme un déclic ! Un choc ! Marc ne voulait pas qu'elle abandonne et qu'elle vit sa vie comme elle aurait du l'être. C'est comme si le jeune homme venait de la libérer de ce fardeau et des chaines qui l'entravaient. Il ajouta même qu'il serait là pour elle, qu'il la relèverait quand elle aurait besoin, qu'il ne l'abandonnerait pas ! Et il termina par cette phrase qui lui fit verser des larmes de joies.

« On n’a tous qu’une seule vie, ne la passe pas à te dire que tout est perdu et à te lamenter, bats-toi »
« Si un jour il t'arrive de trébucher, que tout s’effondre autour de toi, et que tu sois perdue, n'oublie pas qui tu es, n'oublie pas de vivre ta vie comme tu l'entends, sans t'inquiéter du lendemain...Trouve le bonheur d'exister »


Se battre ! Elle le faisait depuis tellement d'années, et pourtant c'est comme ci le temps voulait la rattraper ! Réduire tout ses espoirs à néant. Le coeur de la petite N se mit à battre intensément, elle regarda la main que Marc avait enlacée avec la sienne, et resserra l'étreinte de ses doigts. Se laissant submerger par son trop plein d'émotions, elle se jeta sur lui, voulant encore cette étreinte chaude qu'il avait manifesté un peu plus tôt, sentir le corps de quelqu'un qu'on aime dans ces moments où on est au plus mal. Les iris de la jeune femme divaguèrent et fixèrent les lèvres du guitariste, son visage rougit assez fortement. Marc depuis leur première rencontre avait été quelqu'un de très gentil, de trop gentil même., il la protégeait de toutes ses forces, et même s'il avait l'impression d'avoir failli à sa tâche, pour Ciel il  n'avait nullement à se faire pardonner. Après tout elle n'avait pas été honnête sur sa maladie de peur de sa vive réaction. Elle aurait dû lui faire confiance comme il le lui avait expressément demandé lors de leur rencontre ! Oui elle lui faisait confiance ! Étrangement sa majesté Von Rosen ne lui avait jamais fait autant d'effets que lui faisait la douceur de Marc ! Et en plus c'était un S....ceux qui ont la réputation d'être des personnes insupportables ! Elle ne méritait tellement pas ce traitement de faveur. Son esprit étant embrumé par la douceur de ce moment, laissant comme il lui avait demandé, sa maladie de côté.

Sans prévenir, alors qu'il avait les yeux fermés, elle déposa ses lèvres nacrées qui devaient avoir un semblant de gout cerise sur les siennes. Au moins s'il ne voulait pas d'elle autre qu'une meilleure amie, elle lui aurait volé quelque chose qui lui appartenait pour le garder comme un souvenir au plus profond de son coeur.

« Merci....Marc ! Je vais me battre quand bien même j'en connais l'issue...Pardon de t'avoir ennuyé avec mes problèmes ! »

C'est en voyant ses joues et en sortant de la rêverie, qu'elle comprit ce qu'elle venait de faire. Baka de Cielou ! Elle devient écrevisse et chercha à se justifier.

« Dé...désolée....je....en faites....c'est que...»

Il valait mieux qu'elle se taise avant d'envenimer les choses et montrer ce qu'elle voudrait lui cacher. En faites, même si elle avait décidé de vivre, elle ne pouvait pas tomber amoureuse car ça reviendrait à blesser la personne comme sa mère a blessé son père. Et même s'il s'est remarié, son coeur n'était pas complètement pansé. De toute façon qui voudrait de la tueuse de S, une fille plutôt vulgaire et aux airs féminins amoindris....Enfin pas quand elle était avec Marc certes mais un peu quand même. D'ailleurs ce dernier allait surement lui demander pourquoi elle l'avait embrassé. Une excuse ! Vite il fallait en trouver une. La porte de la chambre s'ouvrit dans un grincement, et Ciel aperçut une infirmière qui se mit à rougir en voyant les deux jeunes enlacés, bien qu'elle trouvait la situation mignonne, enfin elle reprit son ton professionnel en voyant qu'elle avait enlevé les pinces de ses bras. Au moins on peut dire qu'elle tombait à pic.

« Mademoiselle Tanaka ! Que faites vous hors de votre lit ! Vous n'êtes pas rétablie et le docteur vous a demandé de ne pas faire de folies ! Je suis venue vous donner vos médicaments et vous informer d'une visite. »

« Ho Gomenasai ! C'est que...»

Décidément il fallait beaucoup se confondre en excuses et chercher de subterfuge. Elle s'écarta à regrets des bras de Marc, et retourna sur le lit, où l'infirmière en profita pour remettre en places ses perfusions. La morphine commença à revenir s'intégrer dans les parcelles de son corps. L'infirmière déposa un médicament et un verre d'eau.

« Vous ne bougez plus hein ! Sinon vous allez devoir rester encore plusieurs jours ici...»

Ciel eut un petit rictus et un rire faussé...Hors de question de rester un jour de plus dans cet endroit à l'odeur insupportable. C'est alors qu'elle fit entrer la nouvelle visite. Les yeux azurés de la jeune femme se posèrent sur cette dernière et laissa s'échapper un petit "ho" de surprise. Habillé d'un pull bleu marine où dépassait une chemise à col, d'un pantalon noir, ainsi que d'un bouquet de roses blanches, il toisa la pièce du regard et en premier lieu l'autre jeune homme qui se trouvait dans la pièce. Pour être tout à fait franc, il avait espéré être seule avec elle, mais bon il devait faire avec.

« Bonjour petite princesse ! J'espère que je ne tombe pas mal » dit-il un sourire gêné
« Makuro ! Que...Non pas de soucis ! Je ne m'attendais pas à te voir, désolée héhé ! Je te présente Marc Katasu un très bon ami, et le frère de ma colocataire. »

Le regard émeraude rencontrèrent les autres émeraude. C'est vrai qu'elle avait raison la petite Ciel. Il se ressemblait plutôt pas mal les deux.

« Marc voici Makuro ! Un ami que j'ai rencontré par le biais d'une autre amie du nom de Hinata, c'est d'ailleurs sa meilleure amie, il est étudiant dans un lycée pour garçons. »

Ciel sourit, tandis que Makuro continuait de toiser du regard le guitariste.

« Alors c'est toi....le fameux Marc ? »

Pourquoi est-ce la demoiselle avait l'impression qu'il y avait une ambiance comme électrisante dans la pièce...? Makuro s'approcha pour déposer les fleurs sur une table où se tenait le fameux dossier de proposition d'euthanasie. Il s'approcha de Ciel et déposa un baiser sur son front comme si Marc n'existait pas.

Avait-ce été une bonne idée d’avoir tenu de tels propos à Ciel ? C’était du Marc tout craché, du petit garçon aux yeux émeraude qui s’était créé une combativité sans pareille après avoir pleuré des jours et des nuits sur ces parents qui ne voulaient pas de lui et sa sœur. Un sentiment de culpabilité mué en force destructrice, ravageuse, prête à dire à tout et à tout le monde, y compris le destin lui-même, de bien aller se faire voir chez les Grecs. Il se demanda un instant si Ciel n’avait pas ressenti cela comme de la vulgaire moralisation, voire du mépris de sa condition et de son désespoir. Un long silence s’installa comme un voile au-dessus d’eux, Marc passa sa main libre dans ses cheveux et tomba à nouveau dans ses pensées. Il était difficile de pleinement prendre conscience des paroles de Ciel. A une telle annonce s’ajoute souvent une période de déni, du moins partiel, ou l’esprit refuse de pleinement emmagasiner l’information. Une grande inspiration se fit entendre dans la pièce. Non, il n’était pas dans le déni. Ciel n’allait pas mourir aujourd’hui, ni demain, parce qu’il était là et qu’il chasserait la faucheuse de ses propres mains s’il le fallait.

Les doigts tremblants de Ciel resserrèrent leur étreinte sur ceux de Marc. Les mots avaient-ils fait mouche ? Serait-ce la dernière fois qu’il verrait ces larmes de résignation sur les joues rosées de son amie ? Il n’eût pas réellement le temps de se prêter à ces espoirs que Ciel quitta sa main pour se jeter dans les bras du garçon, abandonnant la lutte contre ses vieux démons. Enfin. Surpris, Marc ouvrit de grands yeux étonnés sans toutefois la repousser. Un drôle de sentiment l’habitait ; d’habitude physiquement distant, il avait envie de serrer la jeune femme contre lui, autant de temps qu’il le faudrait, si ce n’était plus. Le guitariste recula légèrement la tête pour pouvoir observer la jeune femme ; ils étaient à présent si proches qu’il pouvait distinguer les irrégularités dans les iris d’un azur à couper le souffle de celle qui portait bien son nom. Le temps d’une pensée fugace, Marc se prit à se dire qu’elle était magnifique ; comme si elle l’avait entendu, il se mit à rougir brutalement et sortit de sa contemplation. Embarrassé, alors qu’elle semblait avoir perdu son regard sur le menton, ou peut-être le nez du jeune homme, celui-ci ferma un instant les yeux, bien décidé à reprendre ses esprits.

Quelques secondes s’écoulèrent, rythmées par de grandes inspirations masquées au mieux par des mouvements contrôlés de la cage thoracique. Soudain, une chaleur douce parfumée à la cerise se posa sur ses lèvres. Son cœur s’emballa avant même que lui ne comprenne ; Ciel l’embrassait. Aussi preste que fut le contact, il ne chercha pas à la repousser. La situation échappait à son contrôle, tant et si bien que ses lèvres suivirent, un dixième de seconde, le mouvement de celles de la jeune femme quand elle se recula. Complètement abasourdi, il n’entendit même pas ce qu’elle lui dit ensuite. Il sortit de sa stupeur quand elle-même prit conscience de son geste et se mit à se justifier du mieux qu’elle pouvait. Aux balbutiements de Ciel s’ajoutèrent bien vite ceux de Marc.

« Ah euh… Non ne t’excuse pas, c’est… rien, on est un peu fatigués… j’imagine… »

Pourquoi l’avait-elle embrassé, lui, un des S qu’elle haïssait tant ? N’avait-elle pas une relation avec Aleksander, comme le laissaient penser les rumeurs qui allaient bon train au lycée ? Il se raisonna bien vite. C’était une erreur, une bêtise faite sur le coup de l’émotion ; les paroles du garçon l’avaient peut-être libérée de ses souffrances au point de faire ça. Bien que l’étonnement se lisait encore sur son visage, il se hâtait d’envoyer ces pensées dans un coin de sa tête à l’arrivée de l’infirmière qui, pensant sûrement qu’ils étaient ensemble, hésita un peu avant de réprimander Ciel. Alors qu’elle s’installait de nouveau dans son lit et remettait ses perfusions en contact avec ses veines, le guitariste se releva sans un mot, époussetant rapidement sa veste, manifestement couverte d’une poussière que l’on devait pas nettoyer souvent dans les chambres d’hôpital. L’infirmière la menaça de la garder plus longtemps encore à l’hôpital, lieu qu’elle devait particulièrement détester au vu de la mimique qui servit de réponse à l’intention de l’infirmière. La remarque avait fait mouche. Vérifiant une dernière fois les installations de Ciel, l’infirmière finit par tourner les talons et céder la place à…

« Bonjour petite princesse ! J’espère que je ne tombe pas mal »

Princesse ? C’est qui ce type ?

Marc n’esquissa pas un mouvement. Les émotions de la situation précédente avaient vite fait leurs valises, du moins c’était ce que l’on pouvait dire d’après l’expression faciale du garçon, revenue à la neutralité absolue. Ciel se hâta de faire les présentations, mais Marc n’écouta même pas le nom du garçon. Il était troublé par autre chose. Si les traits étaient légèrement différents, ils étaient dotés des mêmes caractéristiques physiques, à très peu de choses près. Même taille, même carrure sportive, mêmes yeux, mêmes cheveux ; de plus, si le nouveau venu semblait s’être habillé soigneusement pour l’occasion, il n’avait pas la posture qui allait avec ses vêtements. Il s’était probablement vêtu ainsi pour Ciel. Un certain agacement pointa le bout de son nez chez Marc.

Ce type n’est pas de sa famille. C’est certain.

Positionnés en miroir, les deux garçons se toisaient mutuellement, sans un mot. Etait-ce le vrai prétendant de Ciel, en dépit d’Aleksander Von Rosen ? Le silence fut soudainement brisé par une voix plus froide qu’autre chose. Si ce n’était méprisante.

« Alors c’est toi… le fameux Marc ? »

La réponse ne se fit pas attendre.

« Fameux ? Je ne prétends pas l’être, mais je suis bien Marc Katasu. Enchanté de te rencontrer. »

Les yeux émeraude de Marc vinrent se poser sur le bouquet de roses blanches que Makuro venait de poser sur la table. Blanches, comme s’il n’y avait pas assez de blanc ici… Si le garçon cherchait n’importe quel signe qui trahirait les intentions de l’autre, il était certain qu’il ne le trouverait pas dans les fleurs ; les roses blanches pouvaient signifier tout et n’importe quoi. Relevant les yeux sur le propriétaire du bouquet, posé juste à côté de celui de Marc, ce dernier eût la surprise de voir une proximité sans équivoque entre les deux : ignorant totalement sa présence, Makuro embrassa Ciel sur le front.

Si rien ne transparaissait, quelque chose remua dans la poitrine du jeune homme. Après les rumeurs sur un potentiel couple avec Von Rosen, puis le baiser qu’elle avait posé sur ses lèvres à lui, elle laissait le champ libre à une troisième personne pour lui embrasser le front ? Il se mit à chercher le regard azuré de Ciel et finit par le croiser. A quoi pouvait-elle bien jouer ? Un sourire étonné teinta ses lèvres.

« Eh bien Ciel, je ne savais pas que tu avais un petit ami ! »

Si Marc savait très bien feindre toutes sortes d’émotions, il ne chercha pas à masquer ses intentions au travers de son regard. L’autre ne pouvait pas le voir dans la position où il était, et c’était bien évidemment voulu. S’il n’existait aucune animosité envers elle, il avait fait exprès de jeter ce pavé dans la mare pour observer les réactions des deux. Marc mettait le baiser sur le compte de la fatigue et de la maladie, mais il était bien curieux de savoir pourquoi elle avait agi de manière si ambiguë avec lui. Lequel de ses prétendants était le bon, finalement ?

« Voulez-vous que je vous laisse tranquilles, entre vous ? »

Bon sang mais qu'est-ce qui avait bien pu prendre à la demoiselle pour laisser ses sentiments la submerger...Sans compter qu'elle même avait détesté quand Aleksander lui avait volé un baiser....Son premier ! Peut être était-ce une façon pour elle de se persuader qu'il ne s'était rien passé car elle aurait aimé qu'il vienne de Marc ? Seulement elle aurait les clés de ce mystère. La patiente fut un peu déçue que leur moment ensemble fut coupée par l'infirmière et ses agissements promptes à vouloir rétablir l'ordre et la réprimander de ne pas faire attention à elle. Mais comme si cette ombre là ne suffisait, l'une d'elle vint un peu plus noircir le tableau quand elle laissa entrer une deuxième personne, de sexe masculin qui n'était autre que Makuro. Et même si la situation ne s'y prêtait pas, Ciel trouvait cela sarcastique que les deux jeunes hommes qu'elles connaissaient et qui avaient une ressemblance frappante se retrouve dans la même pièce. Enfin....cela aurait pu mieux se passer, si l'air de la pièce ne s'était pas refroidie soudainement. Enfin c'est l'impression qu'elle en avait quand elle les regardait à tour de rôle se toiser. D'ailleurs c'était rare que Makuro parle à quelqu'un avec un ton aussi sec. Ciel se mordit la lèvre inférieure, et regarda Marc qui lui semblait indifférent. Un dialogue commença entre les deux ! Le fameux....? Alors quoi Ciel parlait autant de Marc que ça ? Ses joues s'empourprèrent en se remémorant le baiser ainsi que sa réaction. Peut être que c'était la morphine qui lui jouait des tours, mais elle avait eue l'impression que les lèvres de Marc avaient répondues à l'appel des siennes un infime instant se tenant peut être sur quelques secondes à peine. Et puis en y repensant, il ne l'avait pas repoussé. Le cœur de la deuxième année rata un battement et commença à partir dans ses pensées les plus folles pendant que les deux garçons continuaient de se toiser.

« Fameux ? Je ne prétends pas l’être, mais je suis bien Marc Katasu. Enchanté de te rencontrer. »

Makuro se contenta de répondre à par un "hm" pas très expressif ! Lui ne semblait pas enchanté à dire vrai....Et pourquoi donc ? Ce type, Ciel en parlait comme si elle était amoureuse de lui, et le voir là en vrai, donnait juste envie de lui faire ravaler son inexpressivité. Comme pour répondre à une provocation il s'approcha de "sa" princesse.

Makuro l'avait alors sortie de sa rêverie par un baiser chaste sur son front. Aie....Ciel décida de lever les yeux vers ceux de Marc qui venait de troquer son inexpressivité par un sentiment de surprise cherchant même la réponse dans le regard de la deuxième année. la naïveté de Ciel la perdra un jour c'est certain !

« Eh bien Ciel, je ne savais pas que tu avais un petit ami ! »

Pardon ? Ciel a son tour décida de troquer sa gêne à la situation face à une expression tombant des nues ! Si Marc pensait qu'elle avait un petit ami, la prenait-il pour une fille facile qui embrasse n'importe qui ? Ciel fit une moue un peu attristée qu'il puisse penser cela d'elle, une pointe sur le coeur. Bon en même temps, elle n'était pas non plus très claire dans ses sentiments ! Si pour elle, depuis ce jour, la certitude que Marc était bien plus qu'un simple ami, elle s'était promis de ne pas l'embêter avec, surtout que le jour de sa déchéance approchait. Ciel garderait pour elle ce qu'elle ressentait, et fermerait tout ses secrets à double tour. Comme pour se rassurer et rassurer Marc, elle décidé de répondre à cela sans tourner autour du pot et y aller par quatre chemins, surtout qu'il proposait de les laisser tranquilles, et que la chanteuse ne voulait pas qu'il s'en aille.

« Ho non pas du tout ! Makuro n'est pas mon petit ami ! Il est un bon ami qui me rappelle un peu les attitudes de mon cousin ! »
« Exactement petit Marco ! Ciel est une princesse sans prince charmant ! Nous sommes de bons amis assez proches ! »

Makuro se mordit la lèvre inférieure, maudissant intérieurement Marc ! Ce fils de....le provoquait ? Il allait déchanter c'est certain ! Personne ne se mettra en travers de l'amour qu'il portait pour sa princesse et pas même ce gratteur de mandoline ! Il est clair qu'il ne s'avouerait pas vaincu et qu'en amour tout les coups sont permis !

« Et toi alors, ta petite amie doit t'attendre non ? Ne t'en fait pas, je vais prendre soin de Ciel, tu peux disposer ! »

A la guerre comme à la guerre !

« Dis donc Makuro ! Surveille tes manières ! Tiens pour la peine tu vas aller chercher des jus de fruits dans la machine près de la salle d'attente en longeant le couloir ! J'ai trèèèès soif ! »
« Vos désirs sont des ordres ma toute belle, d'ailleurs Marco va m'accompagner, comme ça on pourra te ramener plein de jus de fruits à la cerise " comme tu les aimes " » dit il en allant à côté de marc et passant son bras sur ses épaules comme ci ils étaient potes !

Ciel les regarde alors s'éloigner et resta toute de seule dans cette pièce silencieuse en regardant les deux bouquets ! On lui avait dit de ne pas bouger, mais elle n'était pas une tortionnaire au point de laisser mourir ces pauvres fleurs, elle les mit respectivement dans deux vases séparés et retourna s'allonger. Ses pensées se retournèrent vers le moment où elle a franchit un pas des plus assuré en embrassant l'homme qui hante ses pensées depuis maintenant plusieurs jours et posa ses doigts sur ses lèvres en fermant les yeux pour se souvenir du toucher de celles du troisième année. Est-ce que Ciel aimait Marc ? La réponse n'était plus à en douter, pourtant il y avait encore une chose qu'elle devait clarifier....Avait-elle rejeté les sentiments d'Aleksander parce qu'elle était déjà amoureuse ? Probablement. Mais bien trop envoûtée par le charmeur de serpents pour s'en rendre compte. Saleté de Russe ! Même quand il était pas là elle le faisait rager !

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Pendant ce temps dans le couloir, Makuro relâcha Marc, et soupira tout en époussetant ses vêtements comme si le gratteur de guitare était sale ! Rendu à la machine à boissons, il commanda deux jus de cerise, un jus de pêche et laissa le bon soin à Marc de choisir la sienne. Il avait profité de le prendre avec lui pour mettre les points sur les "i". Toute cette démarche était son but !

« Ecoute je ne sais pas ce que tu ressens pour elle...je ne te connais pas, mais je ne t'apprécie pas plus que ça. Ciel ne cesse de me parler de toi et ça m'agace terriblement, encore plus quand je vois le type sans personnalité que tu es ! Tu ne me prendras pas MA princesse ! Un conseil l'ami, ne pense même pas à me la ravir sinon je te ferais avaler la poussière ! Elle te t'appartient pas ! »

Makuro esquissa un sourire provocateur et le toisa à nouveau de son regard émeraude. L'ambiance devenait vraiment très électrique. Et le Geek avait déposa sa marque de propriété privée. Comment allait-il réagir ? Aucune idée. Il espérait tellement qu'il rage au plus profond de lui.

Marc avait volontairement posé une bombe dans la pièce, avec l’intention d’observer les réactions des deux autres protagonistes ; réactions qui, évidemment, ne se firent pas attendre, puisqu’en une seconde Ciel passa d’un visage pivoine à une moue un peu triste, affirmant que ce n’était rien d’autre qu’un bon ami. Un sourire amusé passa sur les lèvres du guitariste. Un bon ami ? Il y avait tout à parier que l’autre ne se contenterait pas de ça !

« Exactement, petit Marco ! Ciel est une princesse sans prince charmant ! Nous sommes de bons amis assez proches ! »

Bingo !

Agacé, Marc se retient de lever les yeux au ciel. Il était manifestement vu comme une menace pour l’espèce de primate qui se permettait même des familiarités un peu excessives sur son nom. Pourtant, le garçon en était certain, Ciel n’avait agi que sur un coup de tête et n’avait rien d’autre que des sentiments amicaux pour lui. L’espace d’une seconde, le souvenir du contact entre leurs lèvres lui revint. Qu’en était-il de ses sentiments à lui ? Pouvait-il réellement prétendre à une simple amitié alors qu’il avait suivi le mouvement des lèvres de Ciel ?

« Et toi alors, ta petite amie doit t’attendre non ? Ne t’en fais pas, je vais prendre soin de Ciel, tu peux disposer ! »

Les sourcils de Marc profitèrent de l’inattention de leur propriétaire pour se lever. Ce dernier ne s’attendait sûrement pas à une attaque directe comme ça, et à vrai dire… Il trouvait ça profondément ridicule. Makuro ne ressemblait à rien d’autre qu’un affamé qui protégeait sa proie. Inspirant profondément, avant de lâcher un soupir d’ennui – quelle situation pénible… - il afficha un sourire amusé avant de prendre la parole à son tour.

« Je n’ai pas de petite amie. Et quand bien même ce serait le cas, je ne laisserais pas une amie qui m’est chère dans la solitude d’une chambre aussi morne ; je pense que tu peux comprendre ? »

Visiblement aussi agacé que son ami de l’attitude du nouveau venu, Ciel le jeta gentiment dehors en lui demandant d’aller chercher quelque chose au distributeur. Si Marc comptait y glaner quelques secondes à passer seul-à-seule avec Ciel, c’était sans compter sur l’espèce de singe en pleine parade qui, évidemment, n’allait pas leur laisser ce luxe. L’appelant de nouveau Marco, et insistant bien sur la manière dont il lui parlait, il passa son bras autour de ses épaules et avant que ce premier ne puisse réagir, et l’entraîna hors de la pièce, loin des yeux de la belle.

Un profond sentiment d’énervement poignait le bout de son nez ; Marc était loin d’être un sanguin au point de mettre une droite au nouveau venu, mais il se surprit à penser qu’il en avait bien envie. Il ne se battrait pas pour obtenir Ciel, non ; la meilleure solution était tout bonnement de se laisser se ridiculiser devant sa belle. Lassé par la situation, il s’écarta de l’autre dès qu’ils furent hors de portée des yeux azurés de celle-ci. Aussitôt, Makuro prit la parole.

« Ecoute, je ne sais pas ce que tu ressens pour elle… Je ne te connais pas, mais je ne t’apprécie pas plus que ça. Ciel ne cesse de me parler de toi, et ça m’agace terriblement, encore plus quand je vois le type sans personnalité que tu es ! Tu ne me prendras pas MA princesse ! Un conseil l’ami, ne pense même pas à me la ravir, sinon je te ferais avaler la poussière ! Elle ne t’appartient pas ! »

Des menaces. Evidemment.

Marc se doutait bien qu’il l’avait éloigné dans le seul dessein de se confronter à lui. Marc n’était pas un violent, non. Du moins pas dans une situation aussi calme où aucune personne extérieure n’était atteinte par la connerie de son espèce de jumeau mal formé. Puisque la force coercitive donnait toujours de meilleurs résultats qu’un poing dans la figure (qui serait probablement l’ultime solution), le garçon plongea un regard froid dans celui de l’autre.

« Comprends bien ce que je vais te dire. Déjà je ne suis ni « Marco », ni ton ami. En bon français je ne vais pas m’outrer de l’utilisation de mon prénom pour que tu me parles, mais ne te permets pas de familiarité outre mesure. »

Il marqua un silence.

« Ciel Tanaka est mon amie, quelqu’un de très cher à mes yeux. Les hôpitaux ne sont pas des endroits joyeux, et en bon ami – que j’aie une petite amie ou non – je viendrais l’aider à passer cette épreuve difficile. Si elle veut que je parte, je partirais. Ton avis personnel, laisse-moi te dire que je m’en fous. »

Un sourire s’afficha sur son visage. Pas un sourire prétentieux, ni victorieux. Juste un sourire accompagné d’yeux perçants, dardés sur leur proie.

« Je ne sais pas quel genre de sentiment Ciel peut avoir pour moi, ni pour toi ; une chose est certaine. Si tu veux lui plaire, cesse d’agir comme une sorte de mâle alpha ridicule. »

Marc n’avait aucune envie d’aller à la machine avec l’autre type. Non, la requête n’avait été donnée qu’à lui, et par conséquent le garçon n’avait aucune obligation à le suivre ni même à supporter sa présence. Tournant les talons, il s’arrêta cependant au bout de quelques pas.

« Tu pourras me rappeler ton nom ? Ciel l’a dit, mais je ne retiens pas très bien ce genre de choses, et comme elle ne m’a jamais parlé de toi, ça n’aide pas… Jaa na [à plus] ! »

D’un pas décidé, il repartit sans un mot de plus vers la chambre de son amie.

Makuro fulminait. Il l'avait mis en garde, mais il semblerait que le gratteur de mandoline n'en avait que faire. Il ne fallait pas qu'il perde son sang-froid ! Son amour pour Ciel ne devait pas le rendre agressif de la sorte. Tandis qu'il écoutait attentivement chaque paroles de Marc Katasu, il se permettait une analyse de chaque mot en bon geek qu'il était. Ainsi pour lui, Ciel était une amie et rien de plus ? Voilà qui réglait le problème donc. Les sentiments de la musicienne n'était donc pas partagés par l'élu de son coeur ? Du moins c'est ce qu'il croyait, mais ça n'empêchait pas que le dénommé Marc semblait tenir bien plus à elle qu'une "simple amie" comme il disait si bien. Soit il mentait, soit c'était un bon manipulateur. Pas de le genre de type que devrait fréquenter sa petite princesse donc. Il le regarda s'éloigné et lui lança un dernier pique car il n'en aurait plus trop l'occasion une fois retournée auprès de celle qu'il aime.

« Ne pense pas que je vais te laisser faire, Katasu Marc. Ciel ne te mérite pas, et entre amitié et amour, il n'y a qu'un pas. »

Il se permit de rester un peu plus longuement dans le hall pour essayer d'estomper la colère qu'il avait ! Hors de question que Makuro ne voit sa princesse s'envoler devant lui par un type sans personnalité. Il suffisait qu'il soit assez malin pour que Ciel déteste le petit Marco...

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Pendant ce temps dans la chambre, la demoiselle n'ayant pas su quoi faire, avait pris son journal intime pour y marquer ses souvenirs. Depuis maintenant quelque temps elle le tenait à jour bien plus souvent pour laisser une trace d'elle à sa mort. Pensant que les deux avaient beaucoup de choses à se dire, elle s'était adonné à cette activité féminine très propre à toutes les filles amoureuses " donner ses secrets dans un livre ". Elle commença à écrire ce qu'il en était du baiser, et rougit à nouveau en se rappelant que Marc y avait répondu un court instant. Et si...il ressentait quelque chose pour elle ? Non elle n'avait aucun charme et n'était pas jolie, aucune chance qu'un beau garçon comme Marc tombe sous son charme. Il avait était surpris et avait alors répondu pour ne pas lui faire de peine...Ciel était tellement naïve qu'il ne lui faillait pas grand chose pour être manipulée...Cette saleté de Von Rosen avait bien réussi à la faire partir dans son sens. Étrange qu'elle n'en avait aucunes nouvelles d'ailleurs mais qu'importe. La porte s'ouvrit sur  Marc et Ciel commença à paniquer en cachant son journal où on pouvait lire sur sa dernière phrase avant qu'elle termine de raconter sa journée " Je crois que je suis amoureuse de Marc..." Son visage devint écarlate.

« Hé ! Il ne t'a pas fait trop de misère j'espère ? Il est un peu protecteur sur les bords, en ça il me rappelle un peu toi ! »

La demoiselle essayait d'établir une conversation gardant caché son journal sur ses jambes, sous les couvertures. Est-ce qu'il allait lui demander pour le baiser la raison ? Elle était préparée à cette éventualité ! Mais encore une fois, elle n'en eu pas le temps que l'infirmière de tout à l'heure revint à son tour ! Décidément pas moyen d'avoir la paix tout les deux !

« Mademoiselle Tanaka c'est l'heure de vos examens pour définir si vous pouvez sortir demain ou non »
« Ho oui c'est vrai....Excuse moi Marc, je reviens dans quelques minutes, ça ne va pas être long. »

L'infirmière avait ramené un fauteuil roulant afin d'aider la demoiselle à se déplacer. Etant donné qu'elle pouvait encore faire des chutes de tensions, il valait mieux être trop prudent que pas assez. Et dire que bientôt elle ne pourrait plus profiter de ses jambes et du plaisir de marcher....Rien que d'y repenser, ça l'attristait complètement ! Elle ne pourrait pas devenir une star dans un fauteuil, c'était certain. Elle avait promis à Marc de se battre alors ce n'était pas le moment de flancher.

Dans la chambre, Ciel avait laissé son journal fermé sur son lit d’hôpital, car elle ne pouvait pas prendre d'effets personnels avec elle pendant les examens. Ce dernier avait un mini marque page qui dépassait pour bien séparer les jours d'avant de sa dernière écriture qui remonte à aujourd'hui...

Makuro quant à lui était en train de se diriger vers la chambre d'un pas lent avec les boissons, il vit passer sa princesse dans le fauteuil.

« Ho Ciel, tu vas faire tes examens c'est ça ? »
« Oui, je n'en ai pas pour longtemps, ne t'inquiète pas »

Il prit sa main et la caressa doucement

« Je suis là pour toi ! je serais toujours là pour toi, tu le sais ! »
« Merci Makuro tu es gentil, toi et Marc vous vous ressemblez beaucoup »

Encore ce Marc....et dire qu'il avait réussi à le chasser de son esprit ! Il ne fallait pas qu'il flanche, quand bien même elle était ou serait cruelle avec lui. Il lui esquissa un sourire même si à ce moment précis, il se sentait un peu faillir mais il ne devait pas montrer sa tristesse à sa princesse. Il la regarda partit et lui fit un petit geste de la main, restant là un instant essayant de ravaler sa déprime passagère. Non il ne se laisserait pas faire, il arriverait à gagner son coeur il le savait ! le temps lui manquait c'est vrai, mais il ne comptait pas renoncer de si tôt et il le ferait dans les règles ! Il ne s'amuserait pas à faire ce que cet enfoiré d'Aleksander avait essayé....

« Ne pense pas que je vais te laisser faire, Katasu Marc. Ciel ne te mérite pas, et entre amitié et amour il n’y a qu’un pas. »

Ce qu’il pouvait être insistant… Manifestement, ce type avait beau avoir été décrit par Ciel comme un ami, cette qualification ne lui suffisait pas ; visiblement bien amoureux d'elle, il semblait prêt à tout pour ne pas se la faire ravir. Le pas de Marc ne ralentit pas. S’arrêter équivalait à donner de l’importance à ce singe ; s’il l’excédait, ce n’était pas la solution. Allait-il désormais pouvoir glaner quelques secondes avec Ciel ? Le guitariste avait bien besoin d’une explication sur toute cette histoire, et il n’avait aucune envie de perdre du temps à se faire des fausses idées.

Fausses idées ? Il passa la main dans ses mèches particulièrement aérodynamiques. Qu’est-ce que cela pouvait lui faire, l’identité du petit-ami, ou du moins prétendant principal de Ciel, puisqu’ils n’étaient qu’amis ? Ses sourcils se froncèrent légèrement. Le baiser lui avait mis la tête à l’envers, à n’en point douter, puisqu’une certaine contrariété naissait en lui. Oui, il était bien embêté de toutes ces incertitudes, de tous ces prétendants, de tous ces mystères. Etait-ce trop difficile pour Ciel de fixer les gens autour d’elle sur leur sort ? Une autre pensée traversa la tête de Marc : puisque Makuro était amoureux de la musicienne, savait-il seulement qu’elle souffrait d’un mal aussi grave ?

Perdu dans un monde de questions et de doutes, il ne lui sembla s’être écoulé qu’une seconde lorsqu’il arriva devant la porte de la chambre de la jeune femme. Il avait suivi le chemin de manière totalement machinale, sans même remarquer quoi que ce soit sur sa route. Ses doigts touchèrent la poignée de la porte, hésitants. Il lui fallait se ressaisir. Personne ne devait voir son trouble. Inspirant un bon coup, adoptant un sourire naturel, il pressa la poignée et s’engouffra dans la chambre. Levant les yeux sur Ciel, il vit celle-ci devenir pivoine et tenter de cacher quelque chose entre ses jambes. Qu’était-ce ?

Hm… ?

Elle s’adressa d’une manière un peu précipitée au garçon, tentant manifestement de faire oublier la couleur de son visage et ses bras tendus, qui enfonçaient l’objet mystère sur ses jambes. Ca ressemblait à un livre. Marc leva un sourcil. Du yaoi ? Peut-être, ça expliquerait la gêne manifeste de la jeune femme… Peut-être aussi valait-il mieux ne pas savoir. Même contemplatif dans son moment de curiosité, il entendit bien la fin de la phrase de Ciel : elle appuyait de nouveau sur leur supposée ressemblance.

« Protecteur tu dis ? Si tu savais… Non, je ne pense pas qu’on est pareils. Peut-être qu’on est tous les deux protecteurs, mais on ne partage clairement pas le même but vis-à-vis de toi, crois-moi. »

La phrase semblait un petit peu… marmonnée. Être comparé à cet espèce de babouin en rut réveilla les nerfs du saxophoniste, qui était intérieurement un peu moins calme qu’avant. Une infirmière débarqua sans prévenir, coupant court à toute discussion entre les deux. On allait encore trouver un moyen de les séparer, hein ? Ce n’était pas tant le moment… Mais s’il s’agissait d’examens, et qu’il pouvait espérer voir Ciel au lycée le lendemain, il ne rechigna pas et sourit simplement, avec un hochement de tête, à Ciel qui s’excusa de partir. Une petite vague de tristesse l’envahit lorsqu’il vit le fauteuil roulant. Etait-ce seulement pour les chutes de tension ?

« Bon courage ! Si le résultat est mauvais, arrange-toi pour soudoyer quelqu’un mais je veux que tu rentres avec moi demain, compris ? »

Un clin d’œil accompagna son trait d’humour. Oui, il la ramènerait demain. Assez d’hôpitaux et de souffrances ; vivre ses rêves commençait déjà par se donner la liberté de pouvoir les réaliser. L’infirmière adressa à Marc un petit froncement de sourcils faussement réprobateur. Celle-ci avait l’air de clairement penser que les deux jeunes sortaient ensemble. Non, se dit M arc. C’était bien loin d’être le cas… Le garçon regarda les deux femmes partir dans le couloir, et se retrouva seul dans la blancheur de la chambre étroite. Qu’allait-il faire désormais ? Ses yeux émeraudes parcoururent la pièce, avant de se poser sur le petit livre que Ciel avait laissé sur sa table de chevet. Un roman, un manga, un yaoi ?

Si Marc ne lisait plus beaucoup par manque de temps – il ne parvenait plus assez à se diviser entre cours, musique et sport – il restait toutefois intéressé par la littérature. Il regarda autour de lui par réflexe – il ne s’apprêtait pourtant pas à faire quelque chose de mal, non ? – et s’approcha de la petite table, guidé par sa curiosité. S’il ne savait pas comment était réellement Ciel, connaître ses préférences littéraires pouvait dresser un portrait relativement éloquent d’elle. Arrivé à hauteur de la table, il constata bien vite que le livre n’avait pas de couverture ; pas d’indice visible du contenu du carnet. Le musicien glissa un doigt curieux sous la couverture de l’objet et la releva pour observer la page et garde et… comprit vite son erreur.

Le journal intime de Ciel ? Elle rédige sa vie dans ce carnet ?

Une pensée un peu déplacée traversa Marc. Elle devait bien avoir noté les réponses aux questions du garçon, et notamment… au niveau du petit marque-page qui semblait lui faire de l’œil. Lui en voudrait-elle s’il lisait son journal ? Assurément. Dans tous les cas un problème subsistait : Makuro n’était pas encore revenu, mais même s’il avait croisé Ciel, il ne pouvait pas aller avec elle ; par conséquent il allait forcément revenir, et s’il cramait Marc à fouiller dans les affaires de Ciel, il avait la victoire déjà en poche et Marc était certain de perdre son amie.

Avec une moue un peu déçue, il laissa la première de couverture retomber mollement sur l’amas de pages. C’était la bonne décision ; Marc ne devait pas se laisser emporter par ses sentiments et ses incertitudes. Résigné, il s’assit sur la chaise à côté du lit de Ciel ; celle qu’il avait lui-même occupée quelques secondes plus tôt.

Autant attendre le retour de quelqu’un. Cette espèce de buffle va bien finir par partir, et je pourrais poser mes questions à Ciel… J’imagine…

Des examens ! Encore et toujours des examens et pourtant ceux là n'étaient pas scolaires...Pourtant pour une fois elle ne s'était battue avec l'infirmière, car elle avait promis à Marc de se battre, et la deuxième année ne faillit JAMAIS à sa parole. Ciel n'arrivait pas à chasser le baiser qu'ils avaient échangés, et commença à sourire rêveusement, avant de reprendre un sourire triste quand le jeune guitariste avait demandé à la fleur bleue si Makuro était son petit ami. Cela dit, voir son entrain pour qu'elle arrive à convaincre les médecins pour qu'elle rentre avec lui, la fit rire légèrement. Pas facile d'être une femme sous morphine, on passe par tellement de sentiments. C'est comme si son cœur faisait l’ascenseur émotionnel ! C'était douloureux. Elle lui fit le V de la victoire avec ses doigts et affirma qu'elle y arriverait avant de partir. Par la suite, elle croisa Makuro qui lui fit comprendre qu'il serait là pour elle. Elle fut touchée, mais la sensation qu'elle ressentait était si différente....Non c'était différent, même si elle était vraiment contente d'avoir des amis formidables. Tout comme Marc, elle laissa le geek à ses pensées perdues tandis qu'elle faisait ses examens. De toute façon elle connaissait la rengaine à présent : Prise de sang, Test respiratoire, Scanner, Test nerveux...Bref une belle brochette pour une belle malade. [...]
Alors qu'elle s'approchait de son test respiratoire, la demoiselle réalisa une chose qui fut difficile à encaisser, si bien qu'elle se mit à verser des larmes. Elle se contenta de donner une brève explications aux infirmières qui compatirent à son mal être.

* Baka... Ciel tu es une vraie imbécile *

A force de se faire appeler princesse, elle avait inconsciemment finit par endosser ce rôle comme pour un conte de fées, sauf que dans celui ci, rien n'est rose ! Elle resterait enfermé dans sa tour gardé par une bête féroce sans que son prince ne vienne la secourir. Et pourquoi ? Parce que celui ci ne ressentait pas la même chose qu'elle...Oui Ciel s'était bercée d'illusions, mais avec le recul tout ça n'était-il pas une mauvaise mascarade ?...Ciel s'était dit intérieurement que si elle avait embrassé Marc, c'est surement parce qu'elle ne pourrait jamais réitérer cette expérience. Elle n'était pas loin de la vérité. Alors c'est ça que les jeunes filles lycéennes ressentent quand leur beau prince les rejettent ? Haha, ça laisse bel et bien un zeste d'amertume. Elle ravala ses larmes, en se rappelant qu'elle ne devait plus rien ressentir et qu'elle devait réussir ses examens si elle voulait sortir de ce maudit endroit. Une brève parole résonna dans sa tête cependant : Aime, ris, sois heureuse, trouve quelqu’un pour faire ta vie comme tu en as envie

Trouver quelqu'un ? Qui serait assez téméraire pour aimer la rose plein d'épines qu'est la demoiselle haha quelle ironie. Ayant terminé de son côté, elle n'évait plus qu'à attendre que le médecin arrive pour analyser le dossier.

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Makuro quant à lui après avoir ravalé sa tristesse, se dirigea dans la chambre où il vit Marc assit, décidément il voulait pas les laisser celui là. Cela dit il n'avait plus la même détermination que tout à l'heure pour se battre, il en avait même pas la force pour le moment, surtout si c'était pour se faire détester par sa princesse. Faut dire que le gratteur de mandoline était plutôt intelligent même s'il ne laissait vraiment rien transparaître. Makuro lui jeta une canette de jus sur les jambes

« Je sais pas ce que t'aime...alors dans le doute je t'ai pris de l'orange....normalement les français aiment ça si je ne me trompe pas....et rassure toi, elle n'est pas empoisonnée...»

Il s'approcha d'un autre fauteuil quand il aperçut un cahier, lui aussi sa curiosité le piquait et se demandait ce que sa belle pouvait bien avoir comme gout en littérature, il ouvrit le ce dernier au marque page, et s'apercevant que c'était un journal, préféra le referme assez vite, sauf que la dernière phrase ne lui avait pas échappée étant donnée qu'elle était écrit en encre rouge comme celui de l'amour. Il se pinça les lèvres et fit une moue attristée, mais il ne devait pas se laisser abattre, si l'amour de sa princesse n'était pas réciproque il n’avait aucun soucis à se faire, il la consolerait comme il se doit...

« Mince mon regard a glissé sur une information intéressante....voila qui change beaucoup de choses ! Hé attention je ne savais pas que c'était un journal intime okay...j'ignorais en faites qu'elle en tenait un...et puis toutes ces chutes de tensions...la pauvre ça ne doit pas être facile pour elle d'avoir des vertiges comme ça...Il parait que c'est optique, que c'est à cause de sa vue, je sais pas quoi....»

Hé oui, seul Marc savait l'horrible mal qui rongeait la petite Ciel. Quand bien même Makuro était devenu son demi-confident dans les moments difficiles, personne n'était au courant de sa maladie hormis Ethan son cousin de qui elle était très très proche...Bref le guitariste avait ce privilège de connaître la vérité.

« Tu n'es pas très bavard dis donc...Je te demande pardon pour tout à l'heure, en faites j'avais peur que tu aimais Ciel et que du coup on se retrouve en tant que rivaux...Je te connais pas bien, mais tu sembles avoir pris soin d'elle quand je ne pouvais pas alors....merci à toi ! Sache que je l'aime vraiment, que c'est celle pour qui mon coeur bat même si elle n'est vraiment au courant de rien...Alors si tu pouvais...je sais pas...m'aider par exemple ? Tu la connais mieux que moi non ? Est-ce qu'elle aime des endroits en particuliers ? J'aimerais l'inviter en tête à tête...»

Il se mit à rougir et se gratta la nuque, quelque chose qu'il faisait quand il était vraiment gêné. Si ça se trouve il n'accepterait pas de coopérer mais bon qui ne tente rien n'a rien il parait. Makuro pouvait en effet être un vrai guignol et une vrai tête de c*n quand il était possessif, mais au fond il avait beaucoup de cœur et ne voulait que le bonheur de sa muse. Disons que une fois calmée, il se révélait être ce qu'il est vraiment....Un agneau doux et gentil.

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« Whaaa je dois dire que je suis impressionné, vos résultats sont excellents mademoiselle Tanaka...vous qui sembliez si frêle toute à l'heure comment se fait-il que vous soyez en pleine forme ? »
« Aucune idée docteur, j'imagine que le repos a du me faire du bien...»
« C'est parfait ! Vous pouvez prendre des antalgiques et partir...nous n'avons plus de raisons de vous garder pour l'instant. Toutefois, vous savez ce qu'il en est du virus qui vous ronge....alors ménagez vous un peu d'accord ? »
« Arigato Gosaimasu docteur [Merci infiniment] »

Enfin, elle allait pouvoir revoir la lumière, toucher l'herbe verte du printemps, et reprendre son cursus scolaire, bien que ce n'était pas ce qui l'enchantait le plus. La jeune femme se leva du fauteuil, se sentant parfaitement bien, s'inclina poliment et quitta la pièce pour rejoindre sa chambre. Elle se voyait déjà annoncée la nouvelle aux garçons ! Au moins quelque chose de positif sur lequel elle pouvait se focaliser. Il fallait qu'elle tienne bon et qu'elle ne se focalise pas sur sa peine de coeur. Elle poussa la porte tranquillement les regardant tout les deux et leur fit à nouveau un sourire et un V avec ses doigts

« Victory ! Le docteur m'a dit que je pouvais partir; J'ai juste pris quelques médicaments mais tout va bien ! »

Plus qu'à attendre leur réaction à présent.

Une chose certaine, c'est que Marc n'avait vraiment aucune idée des sentiments de la musicienne car il ne semblait pas très flatté ! Voilà qui laissait clairement une marge de manœuvre pour rectifier le tir à Makuro. Le jeune homme après leur discussion où il avait posé des questions, se rappela qu'il lui avait demandé combien il lui devait. Et il avait été un peu non sympathique de répondre à sa question, mais ça tombait sous le sens non ?

« Rien, je te l'offre ! Une manière de me faire pardonner....»

Ensuite il analysa chaque paroles du guitariste pour bien discerner ses sentiments pour sa princesse. Il semblait être détaché de tout ça. Alors les sentiments de Ciel étaient vraiment à sens unique. Bien au moins il n'aurait pas à lutter longtemps. Ciel s'intéressait à la musique, ça il le savait bien, mais il avait espéré une information plus forte pour être sûr de toucher le coeur de la belle instantanément. Hé bien oui, il n'avait qu'une chance avant que la petit demoiselle se déclare à Marc. Bien qu'elle ne le fera sans doute jamais vu comment il la connaissait si timide et incapable de se donner à quelqu'un, tout ça parce qu'elle ne se trouve pas digne. Il avait craqué pour elle ! Pour sa gentillesse, pour son ambition, son sourire, et pour toutes ces facettes qui faisait d'elle une fille admirable malgré ce qu'elle a vécu et ce qu'elle vit encore.

« J'y pensais un peu, mais un concert n'est pas trop le genre d'endroit romantique. Je pensais plus à quelques chose de plus privé, un cinéma mais je connais pas ces goûts en films. Il va falloir que je me renseigne davantage ! »

Soudain il commença à se confier à lui vis à vis du fait que la jeune femme était du genre à ne pas savoir mettre un point sur ses sentiments. Le geek n'allait pas s'en plaindre, sinon il serait clair qu'il aurait vu directement les sentiments de l'étudiante depuis longtemps maintenant. Il tiqua au mot "colocataire". Un gros blanc et silence se fit dans son esprit. Aleksander était le colocataire de ce gratteur de mandoline ? S'il tenait ce fils de chien, il lui ferait passer un sale quart d'heure ! Avoir osé prendre le premier baiser de la bleue ! Rha rien que d'y penser ! Quelle enflure !

« Aleksander Von Rosen ? Ciel m'a parlée de lui, il semble qu'il courre après elle comme un vautour sur sa proie, mais qu'elle n'est pas intéressée. Fin' plutôt elle est trop naïve pour se rendre compte du dangereux personnage qu'il est ! Parfois elle m'en parle et me dit qu'elle va un jour lui faire ravaler sa face de vieux pervers ! »

Il ne put s'empêcher de rire, en se rappelant du moment où elle lui avait raconté quand elle avait glissé dans les escaliers et que la bleue était tombée sur lui, et lui disant qu'il préférait garder ce genre de rapports pour plus tard et dans des moments plus intimes avec elle ! Le sale chien....En parlant de la demoiselle, elle revint un sourire victorieux. Bonne nouvelles qu'elle leur annonçait. Un peu moins quand Makuro sut qu'elle allait rentrer avec Marc. Et si elle se déclarait....Non impossible ne perds pas ton sang-froid Makuro, il était impensable qu'elle fasse une chose pareille, elle est trop du genre à ne vouloir gêner personne, et être un poids.

« Bon bah c'est une bonne nouvelle ça ! Marc je te la confie, prends soin d'elle comme toujours. »

Il vola un bisou sur la joue à la demoiselle sans qu'elle ne s'y attende, et fut amusé par son air surpris et son visage pivoine.

« Ma...Makuro ! »
« Haha je n'ai rien fait ! Janaaaaa »

Il s'enfuit comme si de rien n'était et elle commença à soupirer, elle s'aperçut que son carnet était toujours à sa place. Elle le rangea dans son sac à bandoulière et récupéra ses affaires et effets personnels dans l'armoire. Elle alla dans la pièce d'a côté pour se changer et revint avec son uniforme scolaire qui avait été lavé quand même. Elle rejoint Marc toute rougissante. Et ils se hâtèrent pour sortir de cet endroit maudit. Comment allait t'elle se remettre de ses sentiments perdus ? Il allait lui falloir du temps ! Surement qu'elle aurait le temps du bal pour oublier un peu. Même si les sentiments naissent et restent....